Jesús Rafael SOTO
Jesús Rafael Soto naît le 5 juin 1923 à Ciudad Bolívar, au Venezuela, ancienne ville coloniale située aux confins de la forêt vierge sur les rives de I’Orénoque.
Il est le fils aîné d’Emma Soto et de Luis García Parra, joueur de violon, qui auront quatre autres enfants. Tout en assumant en partie l’existence matérielle de sa famille, il fréquente l’école primaire et, vers l’âge de douze ans, commence à apprendre la guitare. C’est aussi l’époque où il se met à copier les reproductions de tableaux qu’il trouve dans des revues, des livres et des almanachs. À seize ans, il devient peintre d’affiches pour les cinémas de Ciudad Bolívar.
Soto obtient de la région de Guyane une bourse pour aller étudier à l’Ecole des Beaux-Arts de Caracas, où il arrive en septembre 1942. Il y suit le "cours d’art pur" et le "cours de formation des professeurs d’éducation artistique et d’histoire de l’art".
Un cercle d’étudiants de tout âge se forme autour d’Antonio Edmundo Monsanto, directeur libéral et estimé : ce sont Omar Carreño, Carlos Cruz-Diez, Narciso Debourg, Dora Hersen, Mateo Manaure, Luis Guevara, Pascual Navarro, Mercedes Pardo, menés par le plus avancé d’entre eux, Alejandro Otero (192l - l993) ; la plupart se retrouveront à la fin des années 40 à Paris. Monsanto fait venir à l’école des revues et des livres étrangers, ainsi que des reproductions et des gravures, qui sont la principale source d’information des étudiants.
À partir de 1943 et jusqu’en 1949, Soto expose chaque année au Salon d’Art vénézuélien de Caracas. Sa peinture est à cette époque influencée par Cézanne, conformément à l’enseignement de Monsanto qui fait étudier l’œuvre du maître d’Aix à partir de reproductions.
L’annonce du décès de Soto, survenu à Paris le 14 janvier, suscite une grande émotion dans le monde de l’art, qui se traduit par les réactions officielles des gouvernements français et vénézuéliens et se répercute à travers de nombreux articles dans la presse nationale et internationale. On y salue la disparition de l’un des principaux fondateurs de l’art cinétique et le créateur d’une œuvre appartenant désormais au patrimoine universel de l’art. La Galerie Denise René prolonge et agrandit son exposition pour la transformer en un hommage posthume. La presse et les médias audiovisuels de son pays natal, notamment, donnent un écho considérable à cette disparition. L’événement précipite la décision de restaurer La Esfera Caracas , vandalisée trois ans plus tôt, sur fond de polémiques quant à la dégradation des œuvres cinétiques monumentales installées dans la capitale vénézuélienne.
Dix jours après la disparition de l’artiste, s’ouvrait au Centro Cultural Banco do Brasil de Rio de Janeiro l’exposition « Soto. A Construção da Imaterialidade ». Première rétrospective organisée au Brésil, elle envisage les rapports de l’œuvre de Soto avec celle des artistes brésiliens Alfredo Volpi, Amílcar de Castro, Franz Weissmann, Hélio Oiticica, Lygia Clark, Lygia Pape, Sergio Camargo, Wyllis de Castro…
La vaste exposition thématique sur l’art optique et cinétique (1950-1975) qui ouvre le 12 mai au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, se place consciemment, et en hommage, sous la référence à l’une des notions centrales de l’œuvre et de la pensée de Soto : « L’Œil moteur »
Source : http://www.jr-soto.com/fset_savie_f...
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