Le Mont Amour de Lorenzo...
Vous avez été bercé par les mélodies que fredonnait votre grand-mère italienne, cela-a-t-il influencé votre goût et votre style ?
Lorenzo : Localiser ce qui reste en moi des autres, whoaou ! votre question c’est un sacré voyage.
Peut être que mon goût pour la mélodie, c’est ma grand mère et sa sensibilité italienne.
La mélodie, c’est la chose à laquelle je fais le plus attention. C’est mon vaisseau pour l’émotion. Et je pense que ce rapport est l’un des composants forts de mon travail.
Votre album sorti le 30 juillet 2009 s’intitule "Le Mont Amour" , quelle a été votre source d’inspiration pour choisir ce titre ?
– Lorenzo : En fait, c’est en travaillant la forme que m’ est apparue cette image. Je voulais construire une chanson comme un feu d’artifice, je m’amusais avec les mots, et voilà !
Vous avez choisi de devenir musicien après un accident de moto. Cela a-t-il été l’élément déclencheur ?
– Lorenzo : Je me suis modifié à partir de cet événement, car j’ai eu peur de mourir.
J’ai découvert la musique après et j’y ai vu une chance de sortir de ma prison humaine par un autre langage. Je dis ceci car la musique permet une communication non verbale très subtile.
Je me suis crû chanteur et tout le reste n’a été qu’un travail forcené car j’étais mauvais.
Ma vie c’est vouloir transformer les choses, moi, les autres avec un outil qui s’appelle chanson !
Votre citation : " Vouloir, comprendre, apprendre à lire tigui dab dab… " a-t- elle donc un sens particulier pour vous ?
– Lorenzo : La vie me fascine, la nature, les hommes, tout parle. Et qui écoute ? Je demande des comptes à mon époque. Après tout, notre soi-disant savoir, qui veut bien prendre la sensibilité d’écouter notre jardin. C’est le monde sensible, intelligent, harmonique, inventons nous par le langage "ti gui dab dab".
Vous aimez beaucoup la littérature. Quel est l’écrivain qui vous a le plus influencé ?
– Lorenzo : Cervantes et son Don quichotte. Parce-qu’il est le premier vrai roman fictif, que son personnage soi-disant fou, ne crois pas en dieu, il pense que nous sommes fils de nos actes, il croit que les femmes sont libres de faire ce qu’elles veulent, il pense que la valeur d’un homme n’est pas son rang ni son bien mais la valeur de ses actes, il ne mesure pas les choses puisqu’il est fou, il se bat pour transformer sa démence en réalité mais tout ceci n’est qu’une histoire.
Vous avez commencé à chanter dans un groupe de rock, et aujourd’hui vous êtes plus dans la chanson pop et variété française. Comment définissez-vous réellement votre style musical ?
– Lorenzo : Je pense que je fais des chansons de variétés avec différents styles musicaux. Je me refuse à rester dans un seul genre.
Mais ma famille culturelle musicale, celle où je reviendrai après toutes mes autres expériences, c’est le rock progressif.
Vous êtes-vous déjà produit sur scène ? En dehors du département ?
Lorenzo : Pas pour l’instant , mais croyez-moi, je suis prêt . Si des festivals où des scènes se présentent cela serait une opportunité pour moi
Préparez-vous un concert prochainement ?
– Lorenzo : Non car je suis en train d’écrire le deuxième album.
Il s’agit d’une autoproduction 100% niçoise entièrement dirigée,organisée, créée et promue par vous-même. Comment avez- vous réussi à tout gérer ?
– Lorenzo : J’ai fais tout ce que je pouvais pour faire exister ce disque.
Et l’album ne reflète finalement qu’une infime partie de tout ce que j’ai tenté. De savoir que derrière cette chose il y a tant d’aventures, voilà, ce qui me rend heureux.
Vous avez composé la chanson pour le téléthon " si je me lève encore" . C’est une cause qui vous touche particulièrement ?
– Lorenzo : Comme disait Brel "j’ai mal aux autres".
J’ai écris cette chanson en pleurant, et bout de la tristesse, il y a eu de la joie. De ce travail, il me reste un soleil.
Vous avez une voix puissante. Êtes- vous passé par une formation musicale spécifique ou une autre formation artistique pour avoir cette capacité vocale impressionnante ?
– Lorenzo : Le chanteur dont je me suis le plus inspiré, c’est Bono de U2 que j’ai d’ailleurs pu rencontrer et remercier le mois dernier. Lui dire merci et lui donner mon disque, quelle joie !
Je n’ai jamais pris de cours de chant, je ne connais pas le solfège, j’ai voulu faire un apprentissage seul par l’expérience et bout de cette solitude, il n’y a que les autres. Comme je veux dire merci.
Vos chansons parlent souvent d’une femme et de séparation. Êtes- vous un homme nostalgique ?
– Lorenzo : Mes chansons représentent des états émotionnels dans instant de vie précis. Ce qui est beau c’est quand nous retraversons ces émotions et que l’œuvre est encore là, elle nous attend et nous dit, bienvenue.
Moi je suis quelqu’un qui espère beaucoup mais quand je regarde derrière, je la voit cette vie passée et ma nostalgie l’embrasse.
Vous dîtes être une personne anti-conformiste. Êtes-vous un artiste bohème ?
– Lorenzo : Je pense que l’artiste doit être ailleurs, dans son labeur.
L’argent, la réussite, cette gloire sont des artefacts de cette époque.
Moi, mon métier d’homme c’est poète, mon jardin c’est la souffrance, je me méfie de la facilité, la bohème pour moi c’est une belle chanson. Cette réalité il faut bien la voir, pour la transformer, alors je pars dans l’abstraction, de là bas, je vois mieux la réalité.
Pensez-vous déjà à votre prochain album ou autre projet musical ?
– Lorenzo : J’ai commencé l’écriture du deuxième album, j’espère qu’il sera là d’ici 2 ans. Après, peut être une comédie musicale...
Je ne sais pas.
Pour votre deuxième album, voulez- vous retravailler en auto-production ou avec un label ?
– Lorenzo : J’irai, c’est sûr, je connais la route de l’auto-production. Après si mon travail trouve un écho pour un label ou un tourneur. Je leur dis bienvenue.
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