Elias CRESPIN
Evénements liés à l'artiste
Le temps est suspendu à la Galerie (…)
Né en 1965 à Caracas, Venezuela.
Vit et travaille à Paris.
Elias Crespin vit en France depuis 2008. Son travail, soutenu par la galerie parisienne Denise René et la galerie new-yorkaise Cecilia de Torres est présenté pour la première fois à Nice. Ce sculpteur d’algorithmes réveille les œuvres d’art suspendues dans les airs en les animant sous contrôle numérique. Les différentes parties de la sculpture dansent alors dans l’espace. Un glissement s’est opéré entre sa formation scientifique et une volonté de l’associer à une démarche artistique. Créer des logiciels, les configurer, les installer le passionnent mais selon lui, la beauté des formes, des fonctions et des nombres est oubliée. Il tente donc d’explorer la relation entre l’art et la science.
Plusieurs artistes ont joué un rôle important pour Elias Crespin dans son approche de l’art cinétique. Sa grand-mère, Gego, artiste de l’abstraction, l’emmenait à ses vernissages. Il l’aidait à réaliser certaines pièces, participait aux montages des expositions. Les œuvres de Soto ont également participé à son impulsion artistique. Il imagine à travers les sculptures de Soto, notamment le Cube virtuel fait de fils de nylons colorés, des modèles mathématiques que l’on pourrait utiliser pour faire bouger ce type de structure esthétiquement très intéressant. D’autres artistes comme Cruz Diez l’ont inspiré dans son travail sur la couleur. Manipuler le plexiglas dans certaines de ses œuvres permet de faire apparaître, grâce aux mouvements de plaques superposées, une densité de couleurs mouvantes et changeantes selon l’ondulation et la lumière.
Elias Crespin semble s’inscrire dans l’héritage d’une tradition abstraite géométrique et constructiviste mais son travail conserve néanmoins une dimension poétique et symbolique. Les formes de ses sculptures ouvrent aux interprétations, à l’imaginaire de chacun. L’artiste sculpte avec ses algorithmes qui lui permettent de gérer la mise en mouvement des œuvres, comme dans une partition de musique grâce auxquelles les pièces effectuent des chorégraphies. Leurs mouvements génèrent un son.
Le compositeur Jacopo Baboni Schilingi a créé une musique originale générative pour l’œuvre Circuconcéntricos Fluo Bleu. Cette musique se produit et se dévoile en temps réel, suivant les mouvements de la sculpture, dans un principe de non répétition qui se nourrit d’un modèle préétabli par le compositeur. Il s’agit là d’une auto-génération constante où la musique apparaît comme un être animé, avec une identité propre, mémorisable, mais qui varie à chaque apparition. Comme dans la danse ou la musique, la composition suit la chorégraphie de l’œuvre en mouvement d’Elias Crespin. Les sons percussifs créés par la danse de la sculpture servent de repères auditifs à la composition musicale. Un dialogue se crée entre l’univers sonore et l’univers musical provoqués par le mariage des sons mécaniques et musicaux.
Photo de Une : © DR