Eric Ivaldi installe l’art sur la plage
Vous venez d’inaugurer une nouvelle exposition « Série Urbaine » à l’hôtel Beau Rivage de Nice. Vous présentez un nouveau territoire de l’art contemporain, traduit par la création photographique. Comment caractérisez-vous votre travail ?
– Eric Ivaldi : Très tôt à l’âge de 8 ans j’empruntais l’appareil photographique argentique de mon père et j’ai découvert alors le plaisir de la photographie. Quelques années plus tard, mon travail de peinture a pris largement le dessus sur la photo. J’avais trouvé une belle façon de m’exprimer et je m’entraînais à faire des reproductions de toiles de grands maîtres de la Renaissance. J’ai alors commencé à étudier les arts plastiques avec un ami professeur des Beaux-arts pendant cinq années.
En 1993, en déménageant de Saint Tropez à Paris, j’ai fait de multiples rencontres, surtout avec le plasticien César que je voyais souvent à l’heure de l’apéritif au célèbre restaurant le Fouquet’s. Je passais alors mes journées à peindre jusqu’au jour où une société d’architecte et de décoration m’a passé une commande de 90 toiles, afin de décorer un complexe hôtelier.
C’est en 2007 qu’un cabinet d’architecture et de décoration m’a commandé pour la première fois des tirages photos que j’ai intitulé « Série Urbaine ».
Dans la photographie, j’essaye de garder les mêmes mouvements que j’avais dans la peinture ce qui me permet d’être entre deux disciplines de l’art…
D’où viennent ces images ?
– Eric Ivaldi : Ces images sont prises lors de mes nombreux voyages à New York, San Francisco, Pékin, Dakar, Londres, ou sur la French riviera !
Comment se préfigure le futur de l’univers urbain dans votre travail ?
– Eric Ivaldi : Grâce à la sincérité de mes couleurs, caractérisant mon style au fil des années et des voyages, la photo est devenue une autre façon d’exprimer mon regard sur le monde, transposant un cliché toujours unique sur un support de couleur travaillé comme une toile avec des outils différents que le pinceau originel…afin de permettre à ces deux univers de n’en faire plus qu’un.
Les photos constituant la « Série Urbaine » sont donc retravaillées à l’aide de nouveaux logiciels. Qu’est ce que cela apporte à votre vision de l’urbain ?
Eric Ivaldi : Montrer les détails et les couleurs de nos cités que l’on pense toujours grises et tristes, c’est ma façon à moi d’être optimiste et de dire qu’il faut simplement prendre le temps de regarder…Les couleurs, l’équilibre, l’esthétique sont la base de mon travail. Dans la photographie, je rassemble, je mélange et je regroupe toutes les couleurs de ma palette que j’ai préalablement préparées comme le peintre que j’étais sur sa palette d’huiles !
Mon travail photographique est animé par la même rigueur qui le rapproche du mouvement de la peinture, je construis ces images ramenées du monde entier. Soucieux de rendre une atmosphère divertissante, je laisse en chacune de mes photos une respiration différente propre au climat originel de ces cités Urbaines.