Nice : La Commission du Film des Alpes-Maritimes fait son cinéma

Dix ans de films et presque un par an, soit 94 réalisations (65 long-métrages français et 29 long-métrages étrangers). Au bas des pistes, dans les ruelles d’un vieux village, sur l’eau, le sable ou les galets, autant de plans à tourner depuis la Côte d’Azur !

Une région riche par ses paysages certes, mais aussi sa culture, son climat, son histoire. Des histoires qui justement trottent dans la tête de la Directrice de la Commission du Film Alpes-Maritimes Côte d’Azur depuis 13 ans, Evelyne Colle, habitée par ces lieux et ces coins cachés, parfois préservés ou bien connus de tous. Evelyne Colle fait le lien entre l’écriture et la réalisation, c’est elle qui « projette » le scénario dans le réel et l’espace. En trouvant les lieux adéquats, les coups de pouce, les financements, elle est surtout l’aide précieuse et l’amie qui côtoie nombre de réalisateurs, scénaristes, auteurs et autres comédiens. Un métier atypique, passionnant, où chaque jour s’écrit différemment. Nous l’avons rencontrée…

"Evelyne Colle, quand on évoque votre métier à la tête de la Commission du Film Alpes-Maritimes Côte d’Azur, on a l’impression que votre rôle s’articule autour et à l’intérieur du département : vous livrez la Côte d’Azur aux cinéastes de tous horizons, à eux d’en faire bon usage…

Evelyne Colle : Tout à fait ! On organise un certain nombre d’action pour qu’ils aient envie de revenir par chez nous, clés en main. Pour cela nous avons tous les fichiers des intermittents locaux, des entreprises locales, on fait délivrer les autorisations de tournage, nous possédons une base de photos énorme. Nous intervenons également sur les pré-repérages, les décors qui collent à leur projet. Et puis tout ce qu’il faut régler pour faire exister un film, des aides financières à l’organisation de conférence de presse ou d’avant-première… Une sorte de régisseur général du département.

Un précieux accompagnement !

Un accompagnement logistique. Tous nos services sont gratuits car nous sommes membre du réseau Film France et membre fondateur de la Commission Européenne du Film ; nous pensons qu’aujourd’hui il faut au moins raisonner en production européenne. Nous ne produisons pas de films, nous aidons à la réalisation ou à la faisabilité notamment pour les court-métrages et documentaires.

On vous sent passionnée, mais plus passionnée finalement par ces aventures que par le 7ème Art…

Notre volonté est d’abord d’aider les créateurs de films, notamment les plus « petits », on récupère tout ce que nous pouvons pour leur fournir du matériel, des décors, de la matière.

Vous connaissez incroyablement bien le terrain, quel est votre parcours ?

J’étais responsable des relations extérieures de l’aéroport de Nice, un déclencheur puisque j’aidais déjà à la réalisation de films sur les plateformes. Je coordonnais les douanes, la police de l’air, les réalisateurs, le personnel. C’est sur une réflexion d’un ami producteur, Christian Fechner (comparse de Claude Zidi ou Bertrand Blier) que l’idée est venue « C’est tellement un plaisir de venir travailler ici avec toi, il nous faudrait quelqu’un comme toi pour organiser les tournages dans le département, c’est tellement désorganisé et flou qu’on ose rarement s’y essayer ! ». Il fallait un « guichet unique » !

La Commission est née d’un constat, en mai pendant le Festival de Cannes… Les productions ont repris le chemin de la Côte d’Azur depuis !

La deuxième année nous avions 69 productions tout confondu, l’an passé, 239… Et ça continue de monter en puissance. Nous avons lancé un concours d’écriture également cette année autour d’un projet de série télévisée, les projets ne s’arrêtent pas là…

Y-a- t-il des domaines dans lesquels vous refusez de vous aventurer ?

Les films pornographiques et les films à propagande religieuse avérée. Autrement nous aidons tous les films, et à des moments différents de la réalisation !"