Instants (trop) éphémères autour des clichés de Luli Barzman

25 photos prises entre Paris (2001), Marseille (2009) et Nice (2011). 25 photos, 25 instants saisis, et autant de tutus ! « Dix ans de Tutu dans la Ville » c’est la croisade de deux mondes, la grisaille ou les joies du quotidien confrontées à la beauté légère d’un tutu de danseuse. Un tutu rouge… Rouge, pourquoi ? Car c’est le soleil, la passion ! Le rouge renvoie au nez du clown, à l’astre solaire et donc la chaleur, c’est aussi une invitation à tournoyer, sauter, danser…

La danse contemporaine justement, plus qu’un fil conducteur, un ancrage. Luli a beaucoup travaillé avec des chorégraphes et des danseurs, elle est même partie tourner à Kinshasa aux côté d’un chorégraphe congolais, a travaillé en collaboration avec le Centre National de la Danse de Pantin.

Luli Barzman est photographe, ses photos sont comme des mini-évènements pour créer ce que l’artiste appelle des "micro-utopies vivantes". Luli va à la rencontre des passants pour être « différents ensemble, se faire confiance, échanger. Les photos en sont des traces », explique la photographe.

Du cinéma à la photo…

Son papa était scénariste, elle suit des études de cinéma : réalisation, décors et montage à Los Angeles. Deux maîtrises en poche et un doctorat (scénario et critique, histoire et théorie du cinéma), elle décide de rentrer en France, d’abord à Paris puis dans le sud, près du Festival du Film de Cannes où elle suivait d’ailleurs ses parents étant petite. « La vie est plus agréable par ici, les gens y sont chaleureux… Et puis, j’adore la politique culturelle de Nice, la ville est belle, transformée, colorée, audacieuse, avec Jaume Plensa, la Villa Cameline, la Villa Arson, nous sommes bien servis ! Les gens se plaignent pourtant il y a beaucoup d’échanges culturels, nous sommes gâtés et j’espère que cela va durer ! », précise celle qui n’a pas hésité à suivre le parcours culturel commenté du tramway niçois. La photographe aime les rencontres inattendues, l’architecture, l’histoire des vieilles pierres, les rues, elle promène objectifs et tutu dehors. Ce projet est une histoire de confiance, de partage : « Il faut se toucher, s’abandonner, échanger », on transgresse les codes habituels, les jeunes filles enfilent le tutu avec leurs baskets et illumine les villes par cette grâce improvisée.

Luli part à la rencontre des passants, les passants croisent le chemin de l’Art : le spectateur devient acteur. « C’est toujours étonnant de voir à quelle vitesse des personnes sont prêtes à se jeter dans une aventure qui transgresse les codes habituels ! », s’étonne Luli Barzman… Mais c’est ainsi à l’heure où tout change, tout va trop vite, où l’on se sent malmenés, prenons le temps de faire une pause et d’admirer ces professeurs, mères de famille, scientifiques, chefs d’orchestre, illettrés, banquiers ou fillettes dans leur plus beau rôle : celui de la spontanéité.