Hercule FLORENCE
Evénements liés à l'artiste
Hercule Florence " Le Nouveau Robinson"
Peintre, photographe, inventeur d’un brevet, écrivain
Hercule Florence est né à Nice en 1804, dans une famille dont une partie était originaire de la Principauté de Monaco. Son père est médecin, militaire et peintre amateur ; sa mère aussi a un goût marqué pour l’art. Le positivisme et le romantisme du XIXe siècle jouent un rôle important dans sa formation et s’expriment ensemble dans sa découverte de terres lointaines.
Le jeune Florence émigre au Brésil en 1824 et, l’année suivante, intègre en tant qu’illustrateur l’expédition Langsdorff, commanditée par le tsar Alexandre Ier afin d’explorer le Mato Grosso. Menée par le naturaliste russe Georg-Heinrich von Langsdorff, elle embarque à São Paulo pour rejoindre le Pará, en Amazonie et prendra des dimensions épiques : Langsdorff parcourt 17 000 km en cinq ans et collecte une somme impressionnante d’informations sur la flore, la faune et et les tribus indigènes de l’Amazonas. L’important volume de documents rapportés de l’expédition fut envoyé à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, pour finalement tomber dans l’oubli pendant plus d’un siècle.
Les scientifiques Édouard Ménétries, Ludwig Riedel, Christian Hasse et Nester Roubtsov participent à l’expédition pour faire de nombreuses observations zoologiques, botaniques, astronomiques et cartographiques. Afin de décrire et d’illustrer leurs découvertes, Langsdorff s’attache les services des peintres Hercule Florence, Johann Moritz Rugendas et Adrien Taunay. Hercule Florence dessine des plantes, des animaux mais aussi des Indiens de tribus qui parfois n’avaient jamais été représentées auparavant. Il est également le seul à tenir un journal de l’expédition. Au cours de cette mission pleine d’incertitudes et de dangers, il prend conscience de ses talents de scientifique et d’inventeur.
Après l’expédition Langsdorff, en 1830, il s’installe avec sa première femme, Maria Angélica, dans la petite ville de São Carlos (aujourd’hui Campinas), où il travaille dans la production de café. Devenu veuf, il épouse en secondes noces Carolina Krug, fondatrice d’un institut pour les femmes qui joua un rôle décisif à l’époque en définissant de nouveaux principes d’éducation et en rallongeant la durée de scolarisation. Jusqu’à sa mort en 1879, Hercule Florence rédige des textes scientifiques et son journal où il analyse et détaille ses recherches sur de nouveaux procédés d’impression, entre autres la polygraphie et la pulvographie, ainsi que sur la photographie, domaine dans lequel il est aujourd’hui considéré comme un précurseur. Le procédé photochimique qu’il utilise en 1833 a été testé avec succès en 1976, dans un laboratoire du Rochester Institute of Technology, à la demande de Boris Kossoy. Soulignons que le procédé de Florence était la seule expérience de ce type menée en Amérique latine à l’époque et qu’elle est restée ignorée pendant cent quarante ans.
Hercule Florence se consacre aussi à d’autres inventions telles que la « Noria Hydrostatique » et le « papier inimitable », papier filigrané qu’il propose d’adopter comme monnaie nationale brésilienne. Il réalise une série de dessins rendant compte des activités agricoles au nord de São Paulo, qui illustre le processus de la culture du café alors lié à l’esclavage et à la déforestation. Il élabore enfin un « Atlas pittoresque des ciels », inventaire d’ extraordinaires aquarelles de nuages dans le ciel de Campinas, destiné à fournir des modèles aux peintres.
Photo de Une (auteur inconnu dr)