Floriane SPINETTA
Evénements liés à l'artiste
Photographies de Floriane Spinetta (…)
"Mon travail se fonde autour de ma pratique de la photographie, qui est le médium qui m’a amené à l’art. Proche de la photographie dite documentaire, je ne crée aucune mise en scène pour construire mes images, mais puise directement dans la réalité telle qu’elle se présente à moi.
Chaque projet naît d’un intérêt pour l’architecture ou pour l’objet. Ils font toujours partie d’un contexte quotidien, banal.
A la différence du documentaire, je n’agis pas dans l’instantanéité ; pour réaliser une photo ou une série, j’ai besoin de prendre conscience de mon sujet.
Ces sujets, sont en fait, à peu d’exceptions près, des éléments de mon quotidien, qui reviennent dans mon champs visuel de manière perpétuelle. L’intérêt que je leur porte n’est pas immédiat, c’est le temps qui me pousse vers eux.
Au départ ils sont inexistants, mais peu à peu ils prennent la force du détail, et deviennent ainsi rémanents. C’est à ce moment là qu’il y a cette sorte de « surgissement du réel », et alors, je commence à mettre en forme mon projet, en cherchant à créer un décalage, en mettant en évidence, ou en rendant son autonomie au sujet convoité, qui est généralement noyé dans le paysage urbain.
Aussi, je travaille essentiellement au moyen format argentique, qui est pour moi une manière de ne pas avoir une infinité d’images, mais d’être d’avantage dans un principe de lenteur d’exécution, dans une sorte de rareté photographique.
Parallèlement à ma pratique photographique et née l’envie de faire de la sculpture, car certaines de mes volontés photographiques ne rendaient rien par leur « platitude ». J’ai donc décidé de mener conjointement ces deux pratiques.
Un peu comme pour la photo, mes projets tournent toujours autour de la question de l’objet. Les objets trouvés mais pas nécessairement récupérés, font partie comme ceux que je fixe par l’image, d’un répertoire quotidien, et ne sont pas juste le fruit d’une trouvaille hasardeuse au détour d’une rue. De la même façon, il me faut du temps et surtout une redondance visuelle de l’objet avant de me rendre compte qu’il va être la source d’un projet futur.
Cet univers assez personnel est fait de fragments de quotidien transformés par un désir d’imaginaire pour chaque objet. Univers du domestique, marqué par une idée de nostalgie et de rituels du quotidien, où les éléments de mobilier ont perdu leur valeur d’usage au profit d’une valeur sculpturale et esthétique.
Je ne suis pas attachée à un seul mode opératoire dans la construction de cet ensemble, mais l’important pour moi est de pouvoir construire chaque élément de la façon la plus propice."
Floriane Spinetta