John ARMLEDER
Evénements liés à l'artiste
John Armleder au musée national (…)
John Armleder appartient à la scène artistique genevoise depuis la fin des années 60. Il y est l’un des fondateurs et des animateurs du groupe Fluxus Ecart, de 1969 à 1980. Leur objectif est de couvrir toutes les phases de la production artistique : de la création à la présentation et à la diffusion des œuvres. Les activités d’Ecart posent différentes questions qui sont celles du temps : l’exposition, sa fonction, son sens, l’auteur, l’artiste et le collectif, les modes de présentation et de diffusion de l’art, la production de l’art.
John Armleder y pratique la performance et en retient pour les années qui suivront une pratique continue de la perturbation des lieux ou de leur intégration. Ce rapport au lieu d’exposition que l’oeuvre peut « perturber » a été développé dans les sculptures meubles qui déstabilisent la relation entre des formes géométriques pures et des objets empruntés au réel. Il est également développé dans les Wall Paintings.
Parmi ces Wall Paintings, John Armleder utilisait les défauts des murs d’un appartement désaffecté pour prolonger par des peintures les compositions aléatoires laissées par les diverses activités des anciens occupants des lieux (tâches, marques et fantômes de meubles). Ce mur « sale » est en contradiction avec le lieu idéal et conceptuel du white cube, la salle d’exposition d’un blanc immaculé.
Du simple recouvrement d’une paroi à la dispersion blanche présentée en 1967 à Genève (Linéaments 1) lors d’une exposition publique d’un groupe d’artistes qui allait par la suite devenir Ecart , jusqu’à l’apposition systématique d’un pattern (motif-dessin) géométrique qui reprend le principe développé sur une série de toiles des années 80 (Galerie Art & Public, Genève, 1996), en passant par l’application en public d’un vernis transparent sur le mur d’une cave lors d’un festival de performances (Ecart Happening Festival, Genève, 1969) ou l’utilisation d’un décor de panneaux de bois pour accueillir une composition para-constructiviste évoquant le cabinet de peintures d’El Lissitzky (dans l’annexe d’un hôtel, lors d’une exposition-parcours dans la campagne suisse, Niklaus von Flüe , Sachseln), John Armleder organise à travers ces variations sur la « peinture murale » une perturbation des attendus culturels du spectateur, le confrontant tour à tour au détournement des références des avant-gardes historiques, à une pseudo-radicalité du monochrome ou à l’horizon décoratif de la peinture.