Angel ALONSO
Angel Alonso né en 1923 à Laredo en Espagne, et mort le 20 Décembre 1994 à Paris.
Alors qu’il n’a pas encore atteint ses vingt ans, Alonso est interné en forteresse sous le régime franquiste. Il s’évade et se cache en Espagne.
Après quelques années de formation autodidacte, il décide de s’installer à Paris en 1947. Des rencontres heureuses avec Vieira da Silva, Szenes et surtout Staël et Tal-Coat, qui furent ses amis jusqu’à leur disparition, orientèrent les premières étapes de son travail.
En 1951, il fait la connaissance de Jeannine Worms grâce au critique Roger Van Guindertaël, et sans doute à la même époque, de Meraud Guinness Guevara.
Alonso s’installe, dans les années 60, près de Chartres au milieu des terres cultivées de la Beauce qui deviendra son lieu de réflexion et de recherche, centrées principalement sur la couleur. Il se consacre à la peinture en contact avec la terre et la nature. Ce sont des années intenses marquées par un retour vers l’essentiel à ses yeux : La couleur, la trace, la matière. Sa technique, fruit de longues recherches dans les traités anciens, et de longues expérimentations, est désormais totalement maitrisée. Il commence la série des grands tableaux noirs composés à partir de charbon de bois broyé, de végétaux brulés, de feuillage, de terre ou de paille, qui confèrent au tableau une consistance et une intensité uniques. Simultanément, il crée d’autres œuvres sur bois, carton ou papier où il poursuit son travail de recherche et de réflexion sur la couleur. Son relatif échec commercial lui fait dédaigner toute forme de confrontation au marché de l’art. Il s’éloigne des galeries pendant plus de vingt ans, vivant difficilement grâce au soutien de collectionneurs, choisis par lui, seuls jugés aptes à comprendre et aimer son travail.
En 1992, la série des « Désastres », exposée à la Galerie Sapone à Nice, constitue l’aboutissement de sa dernière recherche. Il abandonne à nouveau ses jaunes, verts, terre pour retourner au noir et au blanc comme dernier refuge dans lequel il se sent sûr.
Ses derniers tableaux, des petits formats (esquisses possibles pour un temps qui ne viendra jamais) bouclent le voyage de son œuvre et de sa vie.
Photo de Une : © DR