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Une grande respiration et... Beat In

Elle fait battre les cœurs, bouger les corps, vibrer les âmes … La respiration. Il fait bouger les corps, vibrer les âmes, battre les cœurs… Eliezer DiBritto. Au croisement des deux, on trouve une création chorégraphique vibrante… Beat In. En anglais : « battre, battement – dans, à l’intérieur ». La respiration comme dynamique pulsionnelle, les corps des danseurs s’animent, palpitent, s’expriment. Pour faire écho à Gildas Diquero, Cyprien Emanuelli, Benjamin Gouin, Matteo Guillin et Joris Zegarac, la batterie de Laurent Tamagno. Une narration concrète, simple, vivante. Nous avons rencontré le chorégraphe Eliezer DiBritto, entre répétitions et peaufinage de costumes…

Batterie : Laurent Tamagno
Copyright : Stéphanie Toselli

« Eliezer DiBritto, avant de parler du spectacle, racontez-nous votre parcours :

Eliezer DiBritto : Je suis né au Brésil, que j’ai quitté à 19 ans pour venir danser en Europe. Mon premier amour était le théâtre, mais lorsque ma voix a mué, je ne pouvais plus interpréter les textes comme je souhaitais. Et puis je suis tombé amoureux de la danse, grâce à une amie qui m’a amené à un spectacle quand nous étions adolescents. Je suis entré au Ballet National de Tunisie à Tunis et je suis venu finir mes études en France, au Conservatoire de Lyon, puis à l’école Hightower à Cannes où j’ai obtenu mon diplôme de professeur. J’ai également fait un passage à la fac de Nice, pour y étudier la danse mais aussi la philosophie et puis la compagnie… Il y a trois ans maintenant que la Cie DiBritto existe. Au départ il s’agissait d’un moyen de diffusion de spectacles, peu à peu le mot « compagnie » a pris tout son sens. Nous sommes désormais un groupe de personnes ayant le même but, il s’agit vraiment d’un partage, entre nous, mais aussi avec le public.

Vendredi soir justement, vous partagerez votre dernière création chorégraphique et musicale, Beat In au Théâtre de la Licorne à Cannes… Revenons sur la naissance de ce projet.

E.DB : Tout s’est fait un peu par hasard, je cherchais un batteur il y a deux ans, un ami des affaires culturelles de Mouans-Sartoux m’avait parlé d’un musicien, mais nous n’étions jamais allés au bout du projet. Je me retrouve des mois plus tard, à un tremplin de musique à Nice (ndlr : tremplin musiques actuelles organisé par La Ruche en mars 2010), et je me retrouve sous le charme d’un duo, Hannah. Je suis happé par la puissance et l’énergie du batteur, Laurent Tamagno, je recroise mon ami à qui je dis : « C’est un type comme ça qu’il me faudrait » et coïncidence, Laurent était la personne que l’on m’avait recommandée des mois plus tôt.

Un véritable coup de cœur alors ! Justement vous vous occupez de la partie chorégraphique, c’est la première fois que vous intégrez de la musique live à un spectacle, comment s’est organisé le travail ? Vous avez progressé en même temps sur les deux plans, la musique devait s’adapter au pas des danseurs ou à l’inverse les corps bougeaient au rythme imposé par la batterie ?

E.DB : Cela a véritablement été un travail de patience, on aura passé presque trois mois à créer et régler Beat In. J’ai dû accorder du temps à chacun, aussi bien côté danse que musique, d’ailleurs je remercie les danseurs et le musicien.

Vous vouliez explorer la respiration, le corps, les mouvements ?

E.DB : J’avais envie d’aller à la base de la mouvance. Comment je bouge ? Quelle est la gestuelle pour affirmer mon identité. Qu’est-ce que je vais faire ? Quelle pulsion j’ai à l’intérieur ? C’est à la fois l’intellect qui nous guide et à la fois très physique ; la respiration renvoie aux battements du cœur, aux palpitations, à un côté aussi sauvage, aux pulsions sexuelles, la batterie est là pour accentuer tout ça, il n’y pas vraiment d’étymologie affinée, à chacun de ressentir et d’interpréter Beat In. Je ne voulais pas de cliché, pas d’évidence, il y a même des moments d’improvisation musicale, que le public ne remarquera sûrement pas. Rien n’était écrit, j’avais l’idée de base mais tout s’est construit au fur et à mesure. Nous nous sommes lancés ensemble, on a échangé, partagé, et maintenant c’est au tour des spectateurs de vivre le spectacle. »

A noter que la troupe sera de passage à Nice en novembre, on vous en reparlera !
Propos recueillis par Aurélie Mignone

* En coproduction avec Made in Cannes - La Cie DiBritto est en résidence à l’ESDC Rosella Hightower. Accueil en studio : Espace 614, Studios Actuels de la Danse et CNR de Nice. La Compagnie DiBritto est soutenue par la Ville de Cannes, la Ville de Mouans-Sartoux et Mougins.

Beat In, entre mouvement, rythme et pulsion...
Copyright : Stéphanie Toselli

BEAT IN au Théâtre de la Licorne, vendredi 14 octobre à 20h30, 25 Avenue Francis Tonner
06400 Cannes - 04 97 06 44 90

Direction des Affaires Culturelles - La Malmaison - 47 La Croisette - 06400 Cannes
Tel. : 04 97 06 44 90 - Fax : 04 97 06 45 31 - Mail : [email protected]
Retrouvez tous les spectacles, renseignements et billetterie sur www.madeincannes.com

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