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Ronit ELKABETZ

Issue d’une famille d’origine marocaine - sa mère est coiffeuse et son père est dans la finance -, Ronit Elkabetz commence par étudier le stylisme. A 25 ans, elle se voit proposer une audition pour Le Prédestiné de Daniel Wachsmann, et décroche le rôle principal alors qu’elle n’a jamais pris de cours de comédie. Se distinguant par des choix courageux (droguée dans l’expérimental Eddie King de Giddi Dar, attardée mentale dans Sh’chur de Shmuel Hasfari), elle déclarera en 2004 au journal Le Monde : "Je n’ai jamais été attirée par les rôles de belle femme. je suis attirée par la difficulté, la saleté, ce qui gratte, ce qui saigne".

Devenue une des plus célèbres comédiennes israëliennes, Ronit Elkabetz décide en 1997 de quitter son pays pour s’installer à Paris. Après un passage par le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, elle se fait remarquer dans un spectacle consacré à la vie de la chorégraphe Martha Graham et incarne un travesti dans Origine contrôlée. L’indomptable comédienne continue de trouver de grands rôles dans son pays natal : mère divorcée et amante passionnée dans Mariage tardif, elle campe une prostituée immature dans Mon trésor, Caméra d’Or à Cannes en 2004, puis une patronne de café au grand coeur dans La Visite de la fanfare, succès-surprise de la fin de l’année 2007.

Déjà co-auteur en 1997 de La Cicatrice de Haim Bouzaglo, Ronit Elkabetz passe en 2004 derrière la caméra avec Prendre femme, co-réalisé par son frère cadet Shlomi. Drame conjugal inspiré de l’histoire de ses parents, ce film est le premier volet d’une trilogie dont le fil conducteur est Viviane, une femme en quête d’émancipation, interprétée par la réalisatrice. Le deuxième volet, Les Sept jours, nouveau huis clos centré cette fois sur les relations frères-sœurs, fait l’ouverture de la Semaine de la critique à Cannes en 2008.

Après avoir joué un second rôle dans La Fille du RER d’André Téchiné en 2009, l’actrice poursuit dans le genre dramatique, en tournant la même année sous la direction de Fanny Ardant dans Cendres et sang. Elle retrouve également la réalisatrice israélienne Keren Yedaya pour Jaffa, un film centré sur un amour impossible. L’année d’après, elle incarne une mère de famille forte et fière dans Tête de Turc, un drame évoquant les problèmes en banlieue, réalisé par Pascal Elbé. La comédienne poursuit ses choix engagés avec Les Mains libres de Brigitte Sy, dans lequel elle tient le rôle principal, celui d’une réalisatrice amenée à transgresser la loi par amour pour un détenu.

Elle disparaît le 19 avril 2016, à l’âge de 51 ans, des suites d’un cancer, quelques semaines à peine après la diffusion de la mini-série Trepalium sur Arte, dans laquelle elle jouait un des rôles principaux.

Photo de Une : Prendre femme : Ronit Elkabetz |Copyright Sophie Dulac Productions
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