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Yves Hayat - Le corps et l’esprit

Madone déchirée Vernissage de l'exposition du 16 Mai à la Galerie Art Seiller
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Madone déchirée

Vernissage de l’exposition du 16 Mai à la Galerie Art Seiller

Vous venez d’inaugurer une nouvelle exposition à la galerie Art Seiller. Parlez-nous des œuvres présentées.

 Yves Hayat : J’ai laissé ce choix à ma galeriste Pauline Seiller.

Sa sélection s’est orientée vers 2 thèmes :

 D’une part la Femme avec la série Venus/désastres où les Venus de l’Histoire de l’Art, indifférentes au monde depuis des siècles, se trouvent projetées dans l’univers des désastres du XXe siècle ; et La Maculée Conception, Vierge altière marquée et lacérée de graffitis et de détériorations.

 Et d’autre part, la série Mythification, reproduisant les positions christiques inscrites dans notre mémoire collective (Flagellation, Crucifixion, Déposition, Pietà, Mise au tombeau, Résurrection...). En gommant l’environnement pompeux propre à ces chefs d’oeuvres, j’ai tenté de retrouver l’essence et l’humilité d’un Christ/Homme solitaire, écrasé, lacéré, mis à mort par nos violences quotidiennes et planétaires.

Hayat - Art is also resistance - serie mythification

Vous utilisez beaucoup les nouvelles technologies dans la photographie. C’est une marque de votre parcours dans la publicité ? Qu’apportent-elles dans votre travail ?

 Yves Hayat : En effet, j’ai découvert dès leurs débuts les nouvelles technologies et les possibilités de reproduction sur les nouveaux supports, telle l’impression sur plexiglas transparent qui permet à la lumière de circuler et de reproduire l’image sur le mur. Au même moment, le négatif à fait place au fichier numérique, qui a permis de retravailler son image à l’ordinateur et de la reproduire sur du papier argentique, comme un tirage classique.

Vous êtes passé de la publicité à l’art sans trop de difficultés. Quels souvenirs de cette période ?

 Yves Hayat : Oui puisque que pendant mes dernières années dans la pub, j’ai travaillé parallèlement mon activité artistique et commencé à exposer... La transition s’est faite naturellement, la seconde activité prenant de plus en plus le pas sur la première. Cela dit je garde de très bon souvenirs de la période Pub, mais vient un moment de la vie où l’on a besoin d’un travail plus personnel où l’on est seul juge du sens de son travail et de ses choix... et seul responsable.

Photo, vidéo, plexi…Nous sommes dans le virtuel ? Où est la limite avec le réel ?

 Yves Hayat : Comme l’explique si bien France Delville, dans la préface de mon catalogue Venus/désastres, « La force des nouveaux media, est de forcer le spectateur à savoir qu’on est dans le virtuel. Et c’est une effraction bénéfique, que de bousculer le bon vieux contrat avec toile, huile, pinceaux, crayon, papier, gravure etc. ». Si le réel semble illusoire, l’illusion ressemble à la réalité, c’est cet espace d’ubiquité qui est le plus intéressant à mes yeux.

Votre travail jongle entre les icônes de l’Histoire…Expliquez-nous votre démarche artistique…Vous êtes né en Égypte. Quel est le souvenir de cette terre symbolique ?

Serie Venus desastre - China Sea


 Yves Hayat : À partir de ma formation artistique (École nationale des arts décoratifs), mon parcours professionnel et mon déracinement, mon travail artistique s’est naturellement orienté vers l’interconnexion des univers. Mes croisements, confrontations et détournements sont un questionnement sur les rapports art/histoire/médias, des oeuvres critiques où transparaît une attirance plastique pour la culture des médias, du cinéma et de la publicité. Je tente en fait d’élaborer une sorte de constat de notre histoire, de notre société, dans ce qu’elles ont conçu, transformé, détruit. Tout en tentant de montrer une œuvre visuelle facilement abordable dès le premier niveau, il me semble important de garder à l’esprit que lorsqu’une œuvre nous met face à notre monde, elle est là aussi bien pour poser une interrogation que provoquer un sourire ou créer un malaise… C’est alors qu’elle échappe au lieu commun. . .

Mon attachement à l’Egypte a ressurgi à la quarantaine, en même temps que les souvenirs (enfouis jusque-là) du départ. C’est à ce moment étrangement que je me suis ré intéressé à l‘art. Et les thèmes de mon travail en ont sûrement été fortement influencés.

Madone barrée (2009) - Impression numérique sur Fine Art watercolor Paper - 100 x 150 cm - Edition de 6 + 2 ea et tirages argentiques 70 x 100 cm - Edition de 6 + 2 ea

Les dessins…Auront-ils droit à une exposition dans le futur très proche ?

 Yves Hayat : Les dessins que j’ai réalisés ont été pour moi surtout des instants de liberté. En effet pas message réfléchi, juste une gestuelle. Peut-être devrais-je songer à m’y remettre...

Informations pratiques :

28 rue Grande - 06570 - Saint-Paul de Vence - France
T :+ 33(0)4 93 32 10 93 - F :+ 33(0)4 93 32 10 94 -
http://www.artseiller.com

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