Voyage dans l’univers sensible de Jérôme Maligne

Comment êtes-vous arrivé à la gravure ?

Depuis tout petit, je dessinais, peignais des aquarelles. Mais il y a quelques années je cherchais un moyen pour faire des cartes de vœux. La gravure a été le système pour les reproduire. Ensuite, je me suis trouvé et inscrit à l’atelier du Safranier basé à Antibes. Aujourd’hui, je fais ça en tant qu’amateur. Créer une œuvre d’art c’est quelque chose. Mais en vivre, dans l’état actuel des choses, c’est devenu très difficile.

Quelles techniques utilisez-vous ?

Mon travail est essentiellement basé sur la collagraphie. C’est une technique qui est apparue à la fin des années 50. Elle consiste à coller ou fixer sur un morceau de carton plusieurs matériaux différents. Je fabrique une matrice qui est destinée à être imprimée en relief puisque j’amène de l’épaisseur. Contrairement au zinc ou au cuivre, où l’on utilise la technique de la pointe sèche, je joue sur la porosité du carton. Chaque technique apporte une touche différente.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Ce qui m’inspire c’est ce qui m’interroge. J’essaie de voir tout ce qui peut se faire en œuvre. Ce peut être aussi des personnes qui s’interrogent sur elles-mêmes et sur le monde. Lorsque j’échange ou je discute avec des personnes, c’est véritablement ce qui me pose question. Tout ce qui peut m’émouvoir, m’influencer dans mes futures créations. Je suis une personne très sensible. Lorsqu’un événement me touche, en bien ou en mal, j’ai envie de garder une trace. C’est pour ça que je crée.

Vos gravures sont très engagées. Mais l’art a-t-il son mot à dire sur tous les sujets ?

Mes dernières gravures sont en quelque sorte une sonnette d’alarme « Réveillez-vous ! » afin que nous prenions plus que jamais nos responsabilités. On se doit de prendre les choses en mains. Elles apportent aussi une réflexion sur le monde actuel. Je souhaite qu’il y ait un échange qui se crée avec les gens.