Souheil SALAME
Evénements liés à l'artiste
Souheil Salamé, Cristallisations marines
Repérage, marche, déplacement, détachement… la pensée se fait claire… le créateur sort de l’atelier, et capte son œuvre dans le réel.
Il s’agit aussi de paysage, de cheminement, de réflexion, de nature et d’environnement, mais encore de captation sonore et d’interprétation musicale d’un lieu…
A la manière du photographe qui utilise la nature pour transcrire un paysage, Souheil, prélève des fragments visuels et sonores d’espace maritime, comme matière première créant ainsi une nouvelle réalité.
Archéologie du présent, son œuvre apparait comme une strate géologique emprisonnant les reliefs de l’actualité. Dans la matière salée, issue de l’évaporation de l’eau, s’incrustent délicatement, les résidus de notre époque cotoyant les habitants maritimes comme les algues, les méduses ou les planctons.
Ainsi la partie visuelle de l’œuvre se crée par elle-même, plus exactement le temps, les conditions atmosphériques, les lois physiques de pression participent seuls à l’élaboration du travail. L’artiste observe, de manière objective et presque en retrait, la métamorphose qui s’opère. Il connait l’alchimie et la tectonique du travail lent et souterrain qui agit sur la matière (évaporation, cristallisation, accumulation et soulèvement des diverses strates).
La prise de son s’effectue sur place et dans les mêmes conditions que celles du prélèvement d’eau. Les musiciens qui collaborent avec Souheil recréent une topographie sonore des lieux. Ainsi, les conditions géographiques (type de relief), climatiques ou environnementales servent de support à leur création. L’alternance lumineuse d’un phare, les conditions météo sont autant de paramètres qui influent également la composition sonore.
L’œuvre, dont l’équilibre visuel et sonore, retrace l’environnement d’un paysage maritime soustrait au réel, est le reflet précis d’un lieu géographique, d’un instant, d’une météo…
Texte de Nadine Babani
http://souheil-salame.com/
Photo de Une : portrait de l’artiste - Photo Jean Claude Fraicher