Odiz : graffeur XXL
Nous l’avons rencontré au détour d’une rue en pleine "action painting" d’une immense méduse en majesté sur fond bleu outremer. Un travail commandé par l’entreprise de désamiantage "DI Environnement". Cela lui va bien de travailler pour ces gens qui prennent de risques sanitaires pour la santé de leurs contemporains. Sa méduse, plante-animale, prédatrice, peut-être mortelle, est néanmoins d’une beauté à couper le souffle.
Le temps des commandes
"J’aime le réalisme, l’homogénéité de la forme, les effets de transparence, et le travail des détails" explique t-il. Bien sûr, comme à chaque fois, cela commence par une phase de croquis préliminaires jusqu’à ce que surgisse l’œuvre de plusieurs mètres de long, d’une apparente facilité. Cela prend du temps, le travail prenant trop le pas sur la vie de famille de ce jeune homme de 37 ans avec femme et trois enfants. D’autant que les commandes se suivent sans interruption.
De nos jours le graffiti de rue est devenu un vrai métier que l’on peut exercer légalement, du moment qu’on obtient l’autorisation des pouvoirs publics. La fresque murale peut aussi émaner d’une commande d’un particulier pour la décoration d’une chambre d’enfant. Ce même gamin qu’était Odiz quand il s’est pris de passion pour cet art à travers le livre Paris Tonkar qui montrait des artistes parisiens. En résumé : on commence à dessiner, on grandit dans la culture hip hop, dont on apprend la danse et maintenant on peint en XXL dans la rue.
Mais depuis qu’il a voyagé au Maroc, en Hollande et en Angleterre il a remarqué certainement avec un léger pincement au cœur que le graffiti dans ces pays est mieux considéré que dans de grandes villes françaises :"il manque un élan".
Même si on commence à voir timidement la manifestation de ses effets dans l’espace public, Odiz pense que ce ne serait pas plus mal de penser à inviter des artistes internationaux...
Photo de Une : Odiz aux Moulins (AC)