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L’Entrepôt : « Obsession Figurative », les espiègleries de deux artistes…

Des personnages de BD : Popeye, Mickey, Spiderman… Des voitures, des timbres, des femmes… Les icônes de l’un rencontre les icônes de l’autre. Andrea Clanetti Santarossa est un peintre vénitien, artiste permanent de la galerie L’Entrepôt. Benoit Piret, issu du mail-art et de la poésie visuelle, vit et travaille à Bruxelles. Le hasard a fait son œuvre, les deux artistes se rencontrent sur une toile, une œuvre commune et caritative, une idée du galeriste Daniel Boeri. Toile qui avait été découpée en morceaux puis vendue et qui aura probablement inspirée la suite, puisque cette nouvelle exposition se lit comme une bande dessinée, vignette après vignette, où chaque tableaux constitue un ensemble, un univers et parfois même une histoire ! Depuis leurs échanges lors d’un vernissage autour d’un verre (exposition collective à Bruxelles), ces deux artistes mêlent aujourd’hui leurs obsessions pour mieux sublimer ou tuer les icônes, comme ce fut le cas avec leur première peinture commune « Kill Superman ».

  Affiche de l’exposition « Obession Figurative » à l’entrée de L’Entrepôt
© Aurélie Mignone

On sent une réelle admiration mutuelle, qu’est-ce qu’il vous plait dans le travail de l’autre ?

Benoit Piret : Pas grand-chose ! (rires) … Ce qui m’intéresse le plus c’est la complicité que l’on peut avoir à peindre ensemble, ce qui n’est pas du tout évident entre artistes, où les égos sont souvent forts. Ici ce n’est pas du tout le cas… J’ai été attiré par sa technique, ses couleurs…
Andrea Clanetti Santarossa : Même chose pour moi, on s’admire tous les deux. C’est la première personne avec qui je peux travailler à quatre mains, on s’amuse beaucoup ! C’est important. Et au final, on arrive toujours à se surprendre.

Une exposition commune à voir jusqu’au 27 avril à la Galerie L’Entrepôt de Monaco, intitulée « Obsession Figurative ». Quelles sont-elles ces obsessions ?

Andrea Clanetti Santarossa : L’obsession de nos mythes, on change les règles communes, on casse les images habituelles et connues de tous…
Benoit Piret : Il y a des images récurrentes dans le travail ce qui rend donc leur utilisation un peu obsessionnelle, elles reviennent régulièrement. Pour Andrea l’imagerie de la bande dessinée ou du cinéma pour Andrea et celle de la femme pour moi.

"La bande dessinée de l’un rencontre le monde obsessionnel de l’autre".
© Aurélie Mignone

Lorsque la bande dessinée rencontre la femme, ça donne lieu à toutes sortes de tentations…

Benoit Piret : Il y a une histoire qui s’écrit d’office en effet, ça redevient une petite bande dessinée comme Daniel l’a raconté. (ndlr : L’installation des tableaux sur les murs de L’Entrepôt a été pensé pour écrire une histoire, selon l’inspiration du maître de lieux Daniel Boeri).
Andrea Clanetti Santarossa : Ici Mickey côtoie des armes, des rages, des femmes fatales… Chaque « petite partie » a été conçue individuellement et non dans un ensemble, mais finalement elles inventent une logique, une histoire.

« Technique mixte », c’est ce que l’on peut lire sous chaque œuvre, vous touchez à tout tous les deux…

Andrea Clanetti Santarossa : On ne sait jamais comment on commence, mais souvent la base est en acrylique, ensuite viennent s’y poser les couleurs de la gouache, puis le fusain, les crayons, beaucoup d’encre de chine, des pastels…

Ce qui créer ces effets de reliefs, on croirait à des collages…

Andrea Clanetti Santarossa : C’est justement ce que j’aime dans le travail de Benoit. Il est incroyable ! C’est uniquement de la peinture, il n’y a aucune autre technique.

Les stigmates de votre passé de collagiste Benoit Piret ?

Benoit Piret : Oui c’était dans les années 80, c’est ce qui est resté de cette période. Ces œuvres se composent comme des collages mais avec des superpositions de couches de peintures uniquement, le papier a disparu.

Un autre élément récurrent dans votre création, ce sont ces cartes postales et ces timbres…

Benoit Piret : Un reste du mail-art cette fois, un réseau d’artistes dans le monde entier toujours datant des années 80 (et même issu du dadaïsme dans les années 50), où les artistes s’échangeaient des œuvres par voie postale. Un côté « Amérique » avec ces voitures, et mail-art avec ces timbres.

Des œuvres résolument destinées à voyager !

Et notez d’ores et déjà la vidéo-perfomance inédite du vendredi 21 avril de 16h à 19h : Nucle Art. [1]

Andrea Clanetti Santarossa et Benoit Piret, espiègles mais tranquilles...
© Aurélie Mignone

 Galerie d’Art L’Entrepôt Monaco Expositions « Obsession Figurative » du 3 au 27 avril.
 22, rue de Millo - MC 98000 Monaco - Tél. + 377 93 30 01 17.
 Vidéo-performance inédite le vendredi 21 avril de 16h à 19h : Nucle art.

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