Francis Puivif, poète du quotidien

« Le crash, le splash, l’explosion de la toile sont au cœur de mes recherches et sortent de l’intérieur… tel un jaillissement ». Au fond, c’est un véritable cri que pousse Francis Puivif. Un cri de détresse, de joie ? On ne saurait, à première vue, le déterminer tant son œuvre est prolixe, riche, diversifiée. Francis Puivif fuit ouvertement l’académisme pour exprimer, le plus librement, son bouillonnement intérieur. Il touche à tout : sculpture, peinture, collage ; avec tout : papiers collés, acrylique, jouets, pastels…, pour parler de tout : musique, sport ,ville… Un Stakhanoviste de l’art, en somme.

Mais aussi bavarde soit-elle, son œuvre n’en est pas moins cohérente. Parmi les thèmes récurrents donc, la ville, qui occupe une place centrale dans ses collages. Plus exactement la métropole, son immensité, son effervescence et tous ses paradoxes. Partout, des buildings entassés coupent l’horizon et agressent l’œil par leur couleurs criardes, rappelant les grands jours du pop’art, des foules de gens agglutinés, sans visage, à la silhouette fluide, gracieuse, presque fantomatique…

Les jouets, ensuite. Omniprésents dans ses compositions, comme un leitmotiv, qui rappelle au spectateur l’essence même de sa démarche. « Je mélange les objets pour ne faire plus qu’un, ils sont ma façon d’utiliser tout ce que l’on trouve ou découvre, et d’essayer de créer une œuvre émotive » C’est probablement cette touche de fausse-candeur et d’insouciance, qui met en exergue la force de l’œuvre de Francis Puivif. C’est son regard tendre et naïf sur le quotidien qui laisse son message se dévoiler en filigrane : sublimer le quotidien est à la portée de chacun. Il suffit de se laisser bercer, envoûter par le potentiel poétique de notre environnement quotidien et détourner malicieusement nos objets routiniers. Bon, certains y parviennent mieux que d’autres… !