Boris RAUX
Evénements liés à l'artiste
La douche froide
De son premier parcours scientifique, Boris Raux, a gardé ce fort désir de mieux comprendre notre monde, caractéristique fondamentale du chercheur.
Singulier, voir iconoclaste, il s’est penché depuis une dizaine d’année sur un univers et un outil plastique peu usités : l’odeur.
Au fil de ses travaux, il élabore ce que nous pourrions appeler une « chronique olfactive de société ». Conscient de la distanciation qu’oblige l’art par rapport notre vie quotidienne, il y puisse néanmoins son inspiration, sa matière première. Dans le banal, il cherche le phénomène sociétal qui nous permettra de mieux comprendre ce qui nous entoure, ce qui nous construit. Ce n’est pas sans un brin d’autodérision, qu’il joue ainsi de nos ambiguïtés, de nos paradoxes et finalement de nous-même : pour notre plus grand plaisir !
Démarche
Au fil de mes recherches, j’aborde le champ de l’art à travers un outil plastique peu usité qui présente l’avantage de contours flous puisque volatils : l’odeur.
Fortement sensoriels, mes travaux interrogent à travers ce filtre perceptif, notre rapport au monde. Ils sont une invitation à redécouvrir les multiples facettes de notre construction identitaire. Dans cette mise en perspective olfactive, qui de l’anecdote quotidienne vise le phénomène sociologique, je cherche à souligner nos ambiguïtés, à nous comprendre.? Néanmoins, et avec une touche d’humour, mon travail bute sur l’impossibilité de cette quête. Il se perd dans la trace d’une odeur qui est toujours celle d’un moment passé ou d’un corps absent.
L’art des odeurs est un art de l’entre-deux : entre présent et passé, entre subjectivité et objectivité, entre intérieur et extérieur, entre le soi et l’autre. Ces entre-deux sont fertiles en tensions qui libèrent une pratique artistique hors de toutes conventions et poussent le spectateur à la discussion, prémisse d’une socio-construction renouvelée. Les odeurs nous poussent à un art fortement social et contextuel. Elles nous place dans le « ici et maintenant ».
En fin de compte, mon approche est, tout comme l’odeur, celle de l’infiltration.
Texte et photo :© boris raux 2011 - http://www.borisraux.com/index.php?...