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Un « Sept off » devenu « in »

Donner un panorama de la photographie régionale - faite par des professionnels ou des amateurs de bon niveau, graphistes, plasticiens voire fonctionnaires urssaf - susciter des rencontres en exposant dans des lieux vivants, fréquentés par un large public … C’est l’objectif du « Sept Off », qui fête cette année ses dix ans !

Un beau jour de l’été 1999, trois photographes indépendants - Robert Matthey, Jean-Claude Fraicher, et Laurent Colonna - se retrouvent dans un bar niçois. L’un d’eux revient du festival de la photo de Perpignan, où est organisé parallèlement un « Visa off ».

Hôpital Somine Dolode Mopti - Exposé à Antibes
© Les élèves du CAMM
et de l’ ENSAD

L’idée fait tilt et quinze jours après, le premier festival « Sept off » était monté, l’association créée sous la présidence de Robert Matthey, les bénévoles recrutés et les exposants choisis grâce aux carnets d’adresses des trois associés.
Un premier festival très niçois, où les trois amis exposent avec leurs copains (Alain Legendre, Frank Follet ou Jean-Marc Pharisien entre autres), entre le « Bar des oiseaux », la Galerie Art 7, le Manoir Café, le Forum Fnac ou le restaurant le Vendôme. Et même au Château Valrose, passé en quelques jours du statut de débarras à celui de superbe salle d’expo, grâce à la réactivité de Geneviève Gourdet, la présidente de l’université de l’époque.
 Ensuite, le festival décolle : 70 photographes en 2001, d’abord régionaux puis « méditerranéens » (2004), qui s’étend au département puis à la Ligurie, dans des lieux somptueux comme le vieux monastère Santa Maria di Castello de Gênes. Avec désormais une thématique : les « carnets de voyage » (2005), « identité méditerranéenne » …Il faut dire qu’entre-temps, le « Sept Off » a obtenu le soutien de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, qui remet depuis l’an 2000 un prix « Coup de cœur » de 1500 euros. Sans oublier l’aide du Conseil Général, et même du Conseil Régional cette année.
 Au final, sur dix ans, cinq cents expositions, plus de trois cents photographes, dix catalogues, quelques 40.000 visiteurs par an.

10 ans d’images - Exposé à Grasse
©Denis Cicero

 Cette année, le thème choisi, « De la chambre au téléphone » permet de faire le point sur les bouleversements intervenus en dix ans : comme le souligne Robert Matthey, « en dix ans, tous les grands labos de photo ont fermé à Nice, ne restent que quelques « tireurs » individuels. Et presque tous les photographes sont passés au numérique ». Tous, sauf une minorité restée au « noir et blanc argentique tiré sur papier baryté » à l’image de Robert Matthey, qui a signé quelques superbes séries de clichés "à l’ancienne" dignes des plus grands.

Les pénitents - Exposé à la Seyne sur Mer
©Robert Matthey


 Robert Matthey
 61 ans
 Photographe humaniste

Né à Nice en 1947 avec un père d’origine suisse, Robert Matthey est venu à la photo par des voies détournées.
Après des études scientifiques et un diplôme en « signaux et systèmes » à la Faculté de Valrose, il est d’abord prospecteur de pétrole dans le Sahara durant deux ans. De retour à Nice, il se met à la vidéo - c’était le début de la vidéo dite « légère » … pour l’époque (50kg !) - et travaille à la commande pour diverses entreprises, à Paris et dans la région. Bientôt formateur multi-media, il se met aussi à la photo d’auteur en noir et blanc - armé d’un petit Nikon FM2 discret, argentique et entièrement manuel bien sûr - admiratif qu’il est des Cartier-Bresson, Salgado, et autre Depardon.

Genova
©Robert Matthey

En 1996, rencontre déterminante avec Jean-Claude Fraicher, infographiste et photographe indépendant. Et trois ans plus tard, création du « Sept Off de la Photographie ». Robert Matthey aime le travail de fond, sur la durée, qui nécessite un contact avec les gens et a une prédilection pour les sujets « identitaires » : le Nice de son enfance, qu’il retrouve aussi en Ligurie, entre traditions d’hier et d’aujourd’hui, dans une série intitulée « les rivages méditerranéens » (2002).

Menton
©Robert Matthey

Ou encore, les « Pénitents de France et d’Italie » (2001), ces laïcs animés par une foi quelque peu anachronique et qu’il suit durant dix ans, de rassemblements en pèlerinages, « pour l’intérêt visuel surtout », n’étant lui-même « ni croyant ni pénitent ». Sans oublier ses premiers travaux personnels, qui furent exposés lors du premier « Sept Off » en 1997 : des « portraits de rue », pris sur le vif lorsqu’il sortait la nuit dans les rues niçoises avec Médecins du Monde.

Portrait de rue
©Robert Matthey

Le Ministère de l’intégration vient d’ailleurs de lui passer commande d’une série sur les « Gitans du camp des chênes blancs, à l’Ariane », dans le but de faire connaître les cultures minoritaires. Même s’il travaille désormais en couleurs et en numérique, parions que ses photographies sauront rendre leur vérité humaine à cette communauté méconnue.

2008 : Dix ans de « Sept Off » !

Au programme cette année : une cinquantaine d’expos, pour le même nombre de photographes, disséminées entre Marseille et la Ligurie (dans un monastère de Taggia par exemple) - entre autres au Fort Napoléon de La Seyne, au théâtre Toursky de Marseille, au Museaav de Nice …
 Une rue de l’image à Vence, dans la vieille ville, avec projection rétrospective sur les murs de la cathédrale, accompagnée en musique par Serge Pesce.
 Et un marathon photographique de 12 heures organisé à Nice : 200 concurrents sont attendus.
 Et aussi de nombreuses animations et performances au MuséeaV de Nice Place Garibaldi qui accueille plusieurs photographes jusqu’à mi novembre dans le cadre du Sept Off.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le pixel... sans jamais oser le demander- Exposé à Grasse
Photo Rémy Saglier

Informations pratiques :

Nice Rue de la Préfecture
©Robert Matthey

(R)EVOLUTION TECHNOLOGIQUE de la chambre au téléphone
 12 Septembre – 5 novembre
 http://www.sept-off.org Rens Tel. 04 97 07 08 12

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