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Le CIRM : pas de temps mort dans sa partition !

Dans ses studios ou hors les murs le CIRM œuvre afin d’ouvrir largement la musique contemporaine au public. Une volonté qui s’accompagne d’un bel appétit de création !

Comme les six autres « Centre Nationaux de Création Musicale » * , le CIRM développe ses activités autour de quatre axes : production, diffusion, recherche et formation.

 Fondé en 1968 par le compositeur Jean-Etienne Marie, le CIRM s’installe à Nice dix ans après, lançant aussitôt sa première édition du Festival MANCA en 1978.

François Paris
© JCh-Dusanter

Depuis l’an 2000 François Paris, après avoir dirigé le Centre Musical de Sarcelles, a repris la direction de cette vénérable maison, 300 m2 réaménagés dans un appartement de l’avenue Jean Médecin à Nice. Pour y accéder il faut emprunter le hall d’une boutique de confection : ce qui fait dire à son directeur avec un brin d’ironie : « parmi les musiciens, le CIRM est plus connu sous le nom du souk ! ».

Séance de répétition au CIRM : musique contemporaine et classique dialoguent
© JCh-Dusanter

Et lorsque l’on évoque l’opportunité de reloger les studios aux anciens Abattoirs (le nouveau pôle culturel niçois en marche), il reste prudent : « on nous a déjà promis l’Abbaye de Roseland, la Halle Spada … en matière de relocalisation, nous attendons les clés avant de nous enthousiasmer pour un nouveau projet ! ».

« Changer les habitudes d’écoute »

 Le décor planté, une définition s’impose : qu’est ce que la musique contemporaine ? « C’est la musique classique d’aujourd’hui, une musique en mouvement qui, sans répertoire populaire, requièrt une écoute bien distincte de toutes les autres », explique François Paris.
 Changer les habitudes d’écoute voilà le crédo de cet ancien Prix de Rome : « si l’on regarde une peinture abstraite dans un cadre en bois sculpté du XVIII ème siècle, cela ne fonctionne pas. Il en va de même pour la musique, on ne peut pas aborder une pièce de Ligeti comme un morceau des Rolling stones.

Changer les habitudes d’écoute voilà le crédo de cet ancien Prix de Rome !
© JCh-Dusanter

Cela demande un peu plus d’effort, tout au moins celui de faire abstraction de ses pratiques d’écoute, voire de certains de ses préjugés ». Lors, le CIRM investit le terrain afin de purger cette musique des lieux communs dont elle est victime, multipliant les rencontres entre le public et ces compositeurs vivants « dont la plupart viennent en résidence à Nice pour échanger, produire et se produire ».

Cap sur la production

 Cette mission de sensibilisation se prolonge d’un féroce appétit de diffusion et création. Varèse ne disait-il pas à propos de musique contemporaine : « nous devrions en parler moins et en jouer plus ! ». Une devise qu’a fait sienne son directeur François Paris, également compositeur (issu du Conservatoire de Paris et pensionnaire à la Villa Médicis de 1993 à 1995) : « depuis deux ans nous avons adopté une nouvelle logique : celle d’intégrer deux projets d’envergure chaque année ».

 Pour palier au manque de budget, le CIRM s’associe avec d’autres partenaires culturels : compagnies de danse, ensembles musicaux, salles de cinéma, grandes scènes nationales. Des montages qui permettent d’investir de grands plateaux et, en croisant les disciplines artistiques, de proposer des spectacles qui attirent un plus large public.

L’an dernier, le Ballet Les Arpenteurs (musique de François Paris, chorégraphie de Michèle Noiret) coproduit avec une dizaine de partenaires artistiques européens (dont les Percussions de Strasbourg) a sillonné la France puis l’Autriche via la Belgique. Résultat : vingt représentations (soit 20.000 spectateurs environ) ! « Nous avons rempli en décembre 2007 par deux fois le Théâtre de la Ville à Paris, et nous produirons en 2009 en Espagne et en Allemagne ».

Un road movie musical

Dernier Road Movie coproduit par le CIRM, Symphonie Diagonale 2008
Photos MANCA08

Quant à la dernière œuvre produite par le CIRM, Symphonie diagonale d’Alexandros Markéas, après sa présentation au Théâtre de Grasse le 14 novembre dernier lors des MANCA, elle investissait cinq jours plus tard la grande scène nationale brestoise : le Quartz.
Le début d’une longue tournée pour ce road movie musical qui est coproduit avec Rosemary Production, l’Ensemble Sillages et la Mission Cinéma de l’Espace Magnan :
« l’œuvre filmée trace une diagonale de la Crète (Grèce) à la Bretagne via différentes étapes dont la dernière s’est déroulée dans nos studios !
Les musiciens, qui accompagnent le film en direct, entretiennent un vrai dialogue avec tous les musiciens présents à l’écran : un joueur de lyre en Crète, un contrebassiste à Marseille, un organiste à Annecy, un pianiste à Paris et une chanteuse à Brest ».

L’Ensemble Sillages qui collabore avec le CIRM
Photos MANCA08


 Et les projets font florès. Associé avec quatre autres Centres Nationaux et l’ensemble germanique Musik Fabrik, le CIRM coproduira en 2009 Chutes, avec le vidéaste Paolo Pachini. Un spectacle convoquant compositeurs et cinéastes. En 2010, à l’occasion de l’année France-Russie, François Paris s’envolera pour le Conservatoire Tchaïkovski tandis que Vladimir Tarnopolski « l’une des grandes figures actuelles de la musique contemporaine » viendra à Nice avec un projet lyrique. En 2011 direction l’Espagne et le compositeur José Manuel Lopez Lopez.

La compositrice de musique contemporaine Florence Baschet
Photos MANCA08

Si le CIRM a la bougeotte, il n’en néglige pas pour autant son engagement régional ! Hier encore il se rapprochait de la Fondation Prince Pierre à Monaco afin d’apporter son soutien au Concours International de composition organisé par la Fondation, qui vient de distinguer en octobre son lauréat 2008 : Peter Eotvos.

 Et tout au long de l’année, le CIRM enchaîne concerts et ateliers en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Régional, le Théâtre National de Nice, l’Opéra de Nice, L’U.N.S.A, les collèges et lycées départementaux, et, se nourrit de ses échanges avec l’Université californienne de Berkeley.

Le quatuor Danel qui présenta cette année un concert exceptionnel électro-acoustique au Théâtre de l’Image à Nice
Photo MANCA 08

*CESARE (Reims) GMEA (Albi) GMEM (Marseille) GRAME (Lyon) IMEB (Bourges) LA MUSE EN CIRCUIT (Alfortville)

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