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CIAC de Carros : invitation au Château des rêves accomplis

À l’heure d’une suppression totale ou partielle des fonds publics envers les institutions culturelles, il reste encore des lieux, cachés disent certains, qui résistent à cette tendance par leur volonté. Comme à Carros, au prestigieux Château, le Centre International d’Art Contemporain qui créé en permanence l’événement à l’aide d’une envie inébranlable et d’actions fortes.

La salle Est du 1er étage du CIAC est dédiée à Carmelo Arden Quin, inventeur de MADI et de la conscience polygonale (c) A.G

Cet espace mi-musée, mi-centre d’art voit se multiplier les actions culturelles sensibles et palpables. Frédérik Brandi, le Directeur d’un CIAC plongé dans un certain anonymat culturel jusqu’aux années 90, voit les choses en grand aujourd’hui après la fin des travaux dans ce lieu fétiche. De nouvelles salles viennent compléter l’espace dédié aux expositions temporaires et au fond permanent provenant des donations.

Un lieu plus que jamais à la pointe !

Qui dit grand château, dit grande exposition. « Conscience Polygonale » en exposition actuellement jusqu’au 24 Mai retrace le parcours d’abstraction géométrique du fondateur Carmelo Arden Quin jusqu’au MADI contemporain. Les commissaires Alexandre de la Salle et Catherine Topall ont ainsi construit une mise en scène remarquable, un face à face entre les pionniers du mouvement MADI de Buenos Aires et les artistes contemporains représentés par la Galerie Orion à Paris. Si les tableaux à contours irréguliers créés par Carmelo Arden Quin dans les années 30 ont changé la vision de l’Art, le manifeste MADI invite de nouveau le jeune artiste à sortir de l’expression, de la représentation pour atteindre un art libéré. C’est là tout notre intérêt pour le CIAC de Carros : remettre la question de l’Art Contemporain face au miroir du temps. France Delville ne s’y trompe pas lorsqu’elle écrit « ce qui est tout aussi miraculeux et unique dans l’histoire de l’art, c’est qu’un homme (Carmelo Arden Quin, ndlr) né en 1913 puisse encore avoir un effet sur des artistes travaillant en 2011 ». Frédérik Brandi lance ainsi dans son château un débat passionnant entre les artistes des différentes époques.

Veni, vidi, vici…au Château

Conformément à son ambition initiale, le Château va accueillir des artistes émergents en résidence. C’est Caroline Challan-Belval qui s’installera au Château dès cet été, en préfiguration d’une exposition prévue pour Novembre prochain. Cette exposition entre dans le cadre des trois expositions annuelles envisagées par Frédérik Brandi, dont une de renommée internationale et une de volet historique dédiée aux figures de la région qui ont croisé le chemin d’André Verdet. Cette dernière aura lieu cet été, à l’aube de la manifestation « L’Art Contemporain et la Côte d’Azur – un territoire d’expérimentation 1951 – 2011 ». En résidence à ce moment là, Caroline Challan-Belval s’immergera à son tour dans les œuvres des plus anciens.

La médiation culturelle, un plus qui compte

In fine, le CIAC de Carros ne serait pas celui d’aujourd’hui sans l’importance donnée à la médiation culturelle et aux actions d’accompagnement. Même si malheureusement il demeurera un des seuls lieux culturels non accessibles aux personnes handicapées en raison de sa situation géographique exceptionnelle, l’attention portée aux nouveaux publics est constante : l’inédit Service des Publics propose de l’accompagnement ouvert et varié tout au long de l’année. Sans oublier que les expositions en cours sont de vraies pistes pour les ateliers d’arts plastiques mis en place par ce même service.
CIAC de Carros, enferme-nous dans ton château mêlant arts passés, présents et futurs !

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