Picasso, le nu en liberté
L’exposition « Picasso, le nu en liberté » se compose de 90 œuvres choisies de la collection Marina Picasso et enrichie de pièces rares de collections privées, en Belgique, en Suisse et en France.
Ce sont donc 120 œuvres majeures qui ont été collectées et qui sont proposées au public : huiles sur toiles de grand format, gouaches, dessins, encres de Chine, pastels, pièces uniques céramiques, gravures et un choix de 20 céramiques de la collection Alain Ramié.
La Malmaison nous surprend à chaque nouvelle exposition tant par le prestige des artistes, que par sa sélection judicieuse d’œuvres. Cette fois-ci, c’est Picasso qui est à l’honneur. Il est particulièrement célébré cette année, à l’occasion de l’anniversaire de sa mort (1973-2013) : notamment à Monaco avec l’exposition « Monaco fête Picasso » au Grimaldi Forum (voir notre article dans le dernier numéro du magazine Art Côte d’Azur).
C’est à Mougins que Picasso est mort le 8 avril 1973. Il est enterré dans le parc du château de Vauvenargues dans les Bouches-du-Rhône, un château qui est hélas aujourd’hui fermé pour restauration. Picasso adorait le Midi qu’il visitait régulièrement depuis 1918 avant de s’y installer après la deuxième guerre mondiale : Saint-Raphaël, Juan-les-Pins, le Cap d’Antibes, mais aussi Cannes, Mougins et Vallauris.
C’est d’ailleurs en complément du parcours photographique « Picasso, les chemins du Sud » à Cannes, Vallauris et Mougins, que l’exposition de la Malmaison a été organisée.
Mais revenons-en à l’événement artistique de la Croisette. La majorité des œuvres à découvrir sont des dessins et encres de Chine sur papier. La ligne claire et la simplicité du trait sont autant de signes de l’érotisme de Pablo Picasso envers ses modèles, et qui se dégage de ses œuvres de nu. Comme le souligne très justement Frédéric Ballester, Directeur de la Malmaison, « La thématique autour de Picasso, le nu en liberté, nous permet d’observer la relation esthétique constante que le peintre entretiendra avec les œuvres sur papier ».
Comme souvent, les modèles-muses font l’objet d’une identification subjective, au regard de Picasso. Les dessins de face et de profil se confondent, le réalisme est exclu, le figuratif est détourné. « Picasso se libère de tout un enfermement imposé par les règles de la perspective » (Frédéric Ballester). Il libère aussi la sensualité contenue dans chacune de ses œuvres. Il en est une particulièrement saisissante : « Nu aux bas noirs » (encre de Chine sur papier, 1899-1900).
La pureté du dessin à l’encre de Chine offre un spectacle d’une sobriété devant laquelle même le touriste cannois du mois d’août (plus intéressé par la plage que par les expositions…) a dû se pâmer.
Pour nous autres, autochtones, l’exposition est encore visible jusqu’au 27 octobre.
Exposition « Picasso, le nu en liberté »
A voir jusqu’au 27 octobre 2013
Tous les jours de 10h à 19h
Centre d’Art La Malmaison
47 Bd de la Croisette à Cannes
Renseignements : 04 97 06 45 21