ART PARIS 2013 au Grand palais
Les oeuvres présentées à ArtParis, sur une suggestion de Cécile Bart, vient fort à propos le rappeler. Elle a pour ce faire choisi
de confronter systématiquement, chez sept artistes sélectionnés, un travail photographique à une œuvre tenue d’ordinaire
pour davantage représentative. Dans bien des cas, la photographie propose un éclairage renouvelé de l’ensemble de l’œuvre.

Pellicules de Cécile Bart est un ensemble en damier, qui confronte des peinture/collages (réalisées sur du Tergal “plein jour”)
à des tirages numériques de situations d’ombre et de lumière. Les deux techniques mises sur le même plan (mural) deviennent
des « équivalents ».

Jean-Charles Blais a découvert dans les images trouvées le « bonheur des récits déjà faits ». Par la gouache, et le découpage qui précise certains contours, il cherche aussi, avec l’apparition d’une forme, à initier un récit. Ici une ?llette assise par
terre, en train d’écrire, sert de déclencheur.

Le travail de Bill Culbert associe la lumière et la photographie et fait référence à l’énergie, naturelle ou électrique, à travers
l’utilisation des matériaux de rebut et de récupération. Son goût pour les objets incongrus, les déplacements de champs, les
associations d’objets et d’idées donnent vie à des arrangements étranges, poétiques et souvent jubilatoires.

Chez Pierre Descamps, un même « tressage libre de signi ?ants visuels empruntés à la culture urbaine […] avec l’héritage
sophistiqué des formes déposées par l’histoire de l’Art depuis les années soixantes », est à l’origine de la sculpture pseudo
formaliste Free your mind and your ass will follow, et du tirage lambda (lightjet), Spot #68, un tirage argentique produit à partir
d’une photographie numérique.

Une série de "Études et chutes" de Karim Ghelloussi, sculptures aux greffes d’oiseaux et d’animaux, est mise en regard avec
une photographie ,"Paysages =2", d’autres oiseaux ?gurés sur un tas de détritus. Comme pour signi ?er une même appartenance à un compost postmoderne qui brasse les références culturelles et les "amalgames".

François Morellet a photographié un panneau routier annonçant une pente de façon à mettre ladite pente à l’horizontale et
l’horizon en bascule. Ce faisant il donne la clé de l’abstrait Négatif n°11 (d’après ”Steel-life n°11”, 1990), placé en regard : un
même humour géométrique est à l’origine de l’œuvre.

Pour Pascal Pinaud, peintre, la peinture est avant tout un objet trouvé et la photographie peut aussi en ?xer la découverte.
Nous présenterons"Suite berlinoise", photos de palissades du Métro berlinois vues comme une peinture monochrome.

Une même pratique de la reprise et du montage sont à l’origine du collage Intérieur II et de la photographie Recto-Verso de
Xavier Theunis, tout chargés de réminiscences et de réinterprétations kaléidoscopiques d’une histoire du design intérieur ou
de la sculpture mobilière. Les allusions humoristiques animent pareillement l’une et l’autre œuvre.
L’exposition proposée par Catherine Issert a le mérite de nous faire découvrir non seulement des ressorts peu connus de
l’œuvre des artistes présentés, mais aussi d’éclairer différemment ces œuvres et d’en montrer la complexité. Et surtout d’offrir
l’image d’un atelier Art en mouvement, renouvelant sa cuisine et ses recherches. Non plus un seul piano, mais des instruments
repensés, sans déférence révérencieuse à tel ou tel
Du 27 Mars au 1er Avril 2013.
