Première exposition personnelle Xavier Theunis
La Galerie Catherine Issert est heureuse de présenter la Première exposition personnelle de l’artiste Xavier Theunis, exposition réalisée avec le concours du Centre National des Arts Plastiques, Ministère de la culture et de la communication (aide à la première exposition). Artiste issu de la Villa Arson, ayant déjà pris part à de très nombreuses expositions collectives (il était un des artistes invités cet été 2008- exposition Still loving you de Pierre Descamps, à la Galerie de la Marine à Nice), Xavier Theunis s’expose seul dès le 13 février !
Défaire v.t. 1.a. ramener à l’état premier ce qui était assemblé, construit. // b. déballer le
contenu de : défaire un paquet, ses valises. // 2. Modifier ou détruire l’assemblage, l’ordre
de : défaire son lit. // 3. Litt. Mettre en déroute : défaire l’ennemi. // 4. Litt Délivrer, débarasser de : Défaire la région d’un dangereux bandit.
(...) La dernière pièce, ambitieuse dans ses intentions comme dans ses dimensions, conçue par Xavier Theunis pour la Galerie Catherine Issert, offre, en ce sens, un bon exemple de
l’activité de distanciation propre à son processus d’invention artistique. La pièce aura la forme d’un volume construit important, installé en porte-à-faux dans l’espace central de la
galerie, reprenant à une échelle réduite la morphologie spatiale d’une partie des lieux.
Ce volume revêt la double qualité d’être à la fois une sculpture et un espace de présentation
puisqu’il contient et expose plusieurs images produites par l’artiste. Dans cette mise en
abyme ou l’espace de présentation est en même temps représentation de l’espace, le statut
de l’oeuvre est questionné tant du point de vue de son autonomie artistique que de sa
situation à l’intérieur d’une catégorie précise, celle de la sculpture. (...)"
Jean-Marc Reol
L"oeuvre de Xavier Theunis
Né en 1978 en Belgique
Vit et travaille à Nice.
"L’oeuvre, si jeune encore, de Xavier Theunis est impressionnante au premier abord par l’intention de
maîtrise formelle qui sous-tend chacune de ses réalisations. Dans un contexte contemporain où l’art
s’illustre souvent par une sorte de laisser-aller donnant à des ébauches approximatives le statut
d’oeuvres à part entière sous les prétextes divers de la spontanéité, de la parodie critique ou de la force,
Theunis révèle avec un panache non dénué de provocation le défi d’un certain formalisme attaché au
travail bien fait.
Ce formalisme apparent qui nimbe l’oeuvre entière d’un peu de froideur aristocratique est sans doute la
réinterprétation par l’artiste de la formation qu’il a reçue à La Villa Arson, puis comme assistant d’artistes
maîtres de la rigueur (John Armleder, Pascal Pinaud, ….).
Pourtant la qualité de la facture, si elle est indicative d’une éthique assez intransigeante de la forme
accomplie, ne doit pas masquer la richesse du travail et la complexité de ses arrière-plans.
De ce point
de vue il faut pointer en premier lieu le climat de réflexivité émanant de l’oeuvre, qu’il s’agisse d’allusions
à l’histoire de l’art mettant en perspective la rigueur de l’Art Minimal, la problématique du détournement
des objets dans la sculpture d’inspiration mobilière des années 80, l’intelligence spatiale du « In
Situ » des années 90 ou certains accents Néo Pop des années 2000, toutes ces facettes affleurent
quelquefois simultanément, non pas sous l’espèce de citations historiques, mais sous celles plus subtiles
de réminiscences, d’allusions, de collages, de reprises, de réinterprétations qui forment le fond
mémorial du travail et fondent la qualité de sa relation à l’histoire.
Pourtant ces éléments de sérieux dans l’ordre formel et intellectuel du travail ne sont opératoires du
côté de l’oeuvre que parce qu’ils sont travaillés par un humour particulier, source de décalages et de
sauts qualitatifs programmant l’invention poétique et les déplacements polymorphes caractéristiques
des réalisations proposées par l’artiste. Cet humour peut fonctionner sur le principe d’une légère
froideur insolite quand il propose la réaffectation esthétique d’objets fonctionnels déréalisés par leur
présentation (évocation d’une cheminée en lévitation, empilement sculptural d’objets en verre, images
de catalogues transformées en natures mortes fantomatiques, figurations d’agencement, mobiliers
stylisés par la représentation informatique….). Il peut ouvrir aussi une forme de recyclage, un « art
d’accommoder les restes » avec les collages de chutes d’atelier donnant une suite somptueuse de
dessins néo-constructivistes.
Il peut encore évoquer une poésie du sublime à connotations romantiques
, images d’immensités nocturnes faiblement étoilées, à partir de l’inversion d’une photographie
numérique sans sujet où apparaissent simplement quelques grains de poussière, ou, dans le même
ordre d’idée mais à rebours, partant d’une photographie de maison dans un paysage, mettre en
évidence l’étrangeté sculpturale de ce volume blanc révélé par la lumière d’un rayon de soleil sous un
ciel crépusculaire.
Ce travail de décalage agit donc, non seulement sur la signification finale des oeuvres, mais aussi sur
leur processus de fabrication, sur leur matériologie, comme sur leur mise en espace ; il intervient aussi
dans chacun des médiums utilisés par l’artiste : sculpture, installation, dessin, photographie…..
Comme un principe programmatique sans raideur, dont la souplesse s’adapte à toutes les situations projetées
par l’artiste.
La dernière pièce, ambitieuse dans ses intentions comme dans ses dimensions, conçue par
Xavier Theunis pour la Galerie Catherine Issert, offre, en ce sens, un bon exemple de l’activité de distanciation
propre à son processus d’invention artistique. La pièce aura la forme d’un volume construit
important, installé en porte-à-faux dans l’espace central de la galerie, reprenant à une échelle réduite la
morphologie spatiale d’une partie des lieux.
Ce volume revêt la double qualité d’être à la fois une sculpture et un espace de présentation puisqu’il
contient et expose plusieurs images produites par l’artiste. Dans cette mise en abyme ou l’espace de
présentation est en même temps représentation de l’espace, le statut de l’oeuvre est questionné tant du
point de vue de son autonomie artistique que de sa situation à l’intérieur d’une catégorie précise, celle
de la sculpture.
– La force de Xavier Theunis est, dans cette perspective de questionnement de l’oeuvre, de ne rien lâcher,
ni du point de vue de la rigueur de la pensée ni de celui de l’exactitude de la réalisation ; cette homogénéité
et cette exigence pratico-théorique sont un point de consistance très prometteur pour l’avenir du
travail."
Jean-Marc REOL - Novembre 2007
Informations pratiques :
GALERIE CATHERINE ISSERT
2 ROUTE DES SERRES
F-06570 SAINT-PAUL DE VENCE
T 04 93 32 96 92 F 04 93 32 78 13
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