Mike Nelson : Le Cannibale (parody, consumption and institutional critique) et Acclimatation !
La Villa Arson prolonge l’exposition Acclimatation jusqu’au 24/05/09 et vous offre jusqu’au 1er février de découvrir Mike Nelson. Artiste anglais né en 1967, il crée des installations complexes toujours élaborées en fonction de leur cadre de présentation, effectuées avec une variété d’objets et de matériaux qui combinent des références issues de la littérature, du cinéma, de l’architecture et des échanges sociaux et culturels.
Au cours des dix dernières années, il s’est essentiellement
fait connaître par ses installations labyrinthiques imposant au spectateur une implication physique, une nécessité
d’être actif à l’intérieur du champ de la sculpture, domaine essentiel pour l’artiste, y compris lorsque l’oeuvre revêt un
aspect architecturé.
– Pour sa première exposition personnelle en France, à la Villa Arson, Mike Nelson s’est emparé de l’espace de la galerie carrée dans laquelle il réutilise les matériaux d’une des ses dernières oeuvres : les murs de la Hayward Gallery ayant accueillie son installation To the Memory of H. P. Lovecraft 1, présentée dans le cadre de l’exposition Psycho Buildings l’été dernier. Par le transfert d’un lieu à un autre, Mike Nelson crée une situation où tout se passe comme si un espace en avait
cannibalisé un autre.
– Comme inspirée par une sorte de parodie de dialogue entre les écrivains Jorge Luis Borges et H. P. Lovecraft, avec une temporalité
toujours incertaine et une évolution potentielle apparaissant toujours en suspens, l’oeuvre de la Hayward Gallery convoquait la sensation d’une fiction, d’un pastiche du film d’horreur où une créature aurait laissé des traces de son passage sur les murs.
– À la Villa Arson, la matière même de ces parois est réutilisée afin d’élaborer des socles répartis dans l’espace, toujours en
attente de leurs sculptures. Ces objets sont le résultat visible de l’accumulation et de la surimposition d’une charge d’informations. L’oeuvre est plus allusive que révélatrice, entretenant délibérément une grande qualité énigmatique.
– Inscrite dans un contexte toujours fortement chargé sychologiquement, marquée par l’ambiguïté, l’oeuvre de Mike Nelson
peut s’appréhender telle une « idée d’annexer l’expérience réelle dans l’expérience fictionnelle. »
1 - Howard Phillips Lovecraft (1890-1937), écrivain américain considéré comme l’un des pères de la littérature fantastique et d’épouvante du XXe siècle.
– Commissaire de l’exposition : Frédéric Bonnet
– Remerciements : Galleria Franco Noero (Turin) et Hayward Gallery (Londres).
Prolongation de l’exposition Acclimatation jusqu’au 24 mai 09
Vous pourrez conjuguer deux plaisirs artistiques si vous n’avez pas encore eu le temps de voir l’exposition déjà en cours à la Villa Arson : Acclimatation est prolongée jusqu’à fin Mai.
Il est difficile d’aborder la nature sans tomber dans les lieux communs ou les pièges d’un discours moralisateur, forcément
réduit à des considérations politiques sur un avenir incertain, promis à de sombres inquiétudes.
– Sans pour autant nier ces craintes et la portée des blessures que l’homme ne cesse de provoquer sur son environnement, on oublie aussi que la nature est elle-même porteuse de ses propres mutations qu’elle métabolise selon une logique d’évolution permanente.
Cent cinquante ans après les théories évolutionnistes de Darwin, l’exposition Acclimatation entend aborder ces
phénomènes de mutations avec distance, en se focalisant sur les chimères monstrueuses auxquelles le savant
n’accorde que peu d’attention.
– À la manière d’un jardin botanique qui collecterait des informations dans un souci d’expérimentation scientifique et d’observation publique, il s’agit avant tout de révéler et de fantasmer les formes
que ces bouleversements engendrent sur notre propre environnement. Objets hybrides et mutants, mêlant le vivant
et l’artificiel, images ambivalentes ou parfois facétieuses, les oeuvres des artistes contemporains mettent en
évidence dans cette exposition la complexité de la question de la représentation de la nature aujourd’hui. Une
nature ni bucolique, ni meurtrie, conçue comme un champ d’expérimentation des formes et des savoirs, partagée
entre principes de réalité et fantasmes, conservation et anticipation.
– Acclimatation reprend la structure en départements des musées d’histoire naturelle, partageant ainsi l’exposition en
cinq chapitres successifs.
– Le premier, Pétrochimie, a pour but d’interroger les incidences provoquées par la production industrielle dans la définition même de notre environnement.
- Vivarium est par essence consacré au
vivant et à sa faculté à se confronter à la matière morte de l’artifice.
– Arboretum, dédié spécialement au végétal, a
pour vocation de constituer un paysage en soi, une forêt qui chercherait son identité.
– Planetarium ouvre une porte de sortie vers un avenir fait d’anticipation, inventant de nouveaux territoires dans lesquels toutes les mutations ont déjà eu lieu.
– Enfin, Climatologie tente de reconstituer dans l’espace des salles d’exposition de la Villa Arson des
micro-climats à travers des sensations furtives.
– L’exposition agit en jardin intérieur, jouant de la structure labyrinthique des espaces du centre d’art, en
revendiquant un caractère narratif fort : l’histoire possible d’une nature totalement synthétique, d’un environnement
désincarné, entre conservatoire et terrain d’anticipation, réalité géopolitique et fantasmes, causes et effets.
De l’installation à la vidéo, de la peinture au dessin, en passant par la photographie et le son, Acclimatation s’attache à
déployer une nature de synthèse, hybride et polysémique.
Ce projet a été confié à Bénédicte Ramade, critique d’art, spécialisée dans les questions de l’art écologique et du paysage.
Elle a notamment dirigé ses recherches doctorales sur l’émergence et le développement de l’art écologique aux États-Unis.
Elle vient d’effectuer une résidence à Los Angeles et dans cinq états de l’ouest américain afin de poursuivre ses recherches.
– L’exposition Acclimatation rassemble les oeuvres et de nouvelles productions d’une vingtaine d’artistes européens et
américains dont certains n’ont jamais été exposés en France : Gabriela Albergaria, Pascal Bircher, BP, les frères
Chapuisat, Donna Conlon, Marti Cormand, Valère Costes, Michel de Broin, Carlee Fernandez, Peter Goin, Pearl C.
Hsiung, Petter Johannisson, Janice Kerbel, Vincent Kohler, Emmanuel Lagarrigue, Eve-Andrée Laramée, Charles
Lopez, Pierre Malphettes, Vincent Mauger, Mariele Neudecker, Miguel Palma, Gyan Panchal, Evariste Richer,
Abigail Reynolds, Katrin Sigurdardottir.
– Commissariat : Bénédicte Ramade
– Cette exposition reçoit le soutien exceptionnel de la Fondation d’entreprise Gaz de France, de Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture, du British Council, de l’Instituto Camoes - Ambassade du Portugal en France, du Ministère de la Culture du Portugal, de la Fondation Luso-Américana, de la Fondation Calouste Gulbenkian et de Vacances Bleues.
Vous trouverez ci-joint quelques uns des visuels des oeuvres exposées.
Informations pratiques :
– Le Centre national d’art contemporain est ouvert tous les jours de 14h à 18h.
– Fermeture le mardi, ainsi que les 24, 25, 31 décembre et 1er janvier. - Entrée libre.
– VILLA ARSON
20 avenue Stephen Liégeard F-06105 Nice cedex 2
Tél. +33 (0) 4 92 07 73 73 – [email protected] - www.villa-arson.org
– La Villa Arson est un établissement public administratif
sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication.
Elle reçoit le soutien de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur,
du Conseil Général des Alpes-Maritimes et de la Ville de Nice.