En tournée dans le Sud-Est Waly Dia a cartonné mardi au Théâtre de Grasse, et braquant le délit de sale gueule se demande si on le laissera entrer dans Nice où il se produit à deux reprises ce soir et demain au théâtre de la Cité.
Petit nouveau de la scène française de l’humour, ce bébé Jamel Debbouze aura offre à chacun de ses apparitions sur scène une belle tranche de rigolade, il rassemble un public plutôt jeune, métissé, multiculturel.
Frimousse sympa, gracieux, cet ancien danseur est aussi une vraie mitraillette à formules, il a dû apprendre son métier à toute vitesse, et, vu son âge, il casse la baraque pour mieux écorner les préjugés !
Mais attention, dans le cas où vous avez réservé un restaurant après un de ses spectacles mieux vaut ajouter une bonne demi heure, pour être à l’heure : basés sur l’improvisation à partir des réactions du public, ses « seul en scène » sont à rallonge.
S’excusant du zèle que lui coûte son excès de confiance, il peine à quitter la scène, et balance parfois « la vanne de trop ».
Nantais-sénégalais, il déclare que « le métissage rend fou, car il porte à « enchaîner le carême au ramadan » en écoutant « du rap breton » et en se flagellant « de saucisson Justin Bridou ». Dénonçant les images négatives des quartiers véhiculés par les figures de l’extrême droite il ne demande qu’à en rire, mais quand même : « un oeil de Marion Maréchal Le Pen n’assume pas tout ce qu’elle dit ». À propos : « Y-a-t-il des racistes dans la salle ? ». Les questions de l’immigration c’est son rayon , il demande à ce qu’on éclaire :« façon interrogatoire », interpellant Antillais, Tunisiens, Marocains, et Algériens qui signalent leur présence avec enthousiasme.
Il démonte un par un le top cinquante des clichés à sa manière joyeuse par de savoureuses images : « À Nöel on égorge les sapins et on décore les moutons ». Et on relève des formules qui font jubiler le jeune public : « les petits barbus de huit ans et les attentats à la trottinette piégée », tout est consigné sur les carnets de correspondances : « le casier judiciaire des élèves ».
C’est sa manière de tourner le terrorisme islamique en dérision, de dédramatiser, de diffuser des messages de tolérance.
À Grasse il a remercié le public les larmes aux yeux : « je ne pleure pas, ce sont mes yeux qui transpirent ».
« Je ferais quoi sans vous ? » « chômeur ! » aura répondu du tac au tac une petite beurette. Visiblement l’esprit de répartie n’est pas l’apanage d’un seul.
Tout le temps les mots d’esprits fuseront… des deux côtés.
Bande Annonce Waly Dia from DEBJAMOff on Vimeo.
