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Fin de cet événement Février 2017 - Date du 11 février 2017 au 11 février 2017

Un paradis pour écrire et surtout pour le reste

Pièce troublante, découverte à l’Anthéa début décembre, « Un paradis pour écrire, et surtout pour le reste... », possède tous les codes du thriller !
Il y a un écrivain célèbre qu’on ne saurait classer dans aucune catégorie, un vigile bavard qui semble veiller sur lui et une jeune femme dont on n’a aucune certitude de l’existence. Il y a surtout un revolver qui, à travers de fracassants coups de feu, sèmera la panique entre les personnages...

UN PARADIS POUR ECRIRE, ET SURTOUT POUR LE RESTE... Texte et mise en scène de Luc Girerd

Caché dans un petit bureau au dixième étage d’un immeuble où un ami banquier lui prête épisodiquement ce recoin pour écrire sans être importuné, l’écrivain Sindji Morgan, doit faire face au bavardage du vigile de la banque, chargé de surveiller sa tranquillité, et à la visite inopinée d’une mystérieuse jeune fille qui a su passer inaperçue et déjouer les caméras de surveillance. Seul l’écrivain semble capable de la voir et d’échanger des paroles avec elle.

En ce 31 décembre, Sindji Morgan a des idées noires. En panne d’inspiration, il songe même au suicide et réussit à soutirer au vigile son revolver. Et voilà qu’au moment fatidique surgit une belle inconnue sortie d’on ne sait où. Représente-t-elle la mort ? L’amour ? Un souvenir du passé surgi du fond de sa mémoire, alors qu’il est désespéré par son incapacité à produire le moindre texte ?

Réalité et imaginaire se croisent, passé et présent s’entremêlent.

Chaque spectateur peut projeter ce qu’il veut. Cet écrivain serait-il Luc Girerd lui-même, inspiré par une de ces pannes que tout auteur connaît au moment d’entamer une nouvelle oeuvre ? Taraudé par la crainte d’une stérilité artistique, le personnage dit d’emblée « Si je m’arrête d’écrire, je suis mort !  »

L’écriture quotidienne devient vitale pour celui qui en a pris l’habitude. Qu’est-ce qui pourrait redonner de la vitalité à son inspiration ? Ni ce vigile un peu simple d’esprit et trop accroché à sa mère. Ni le souvenir évoqué d’un amour disparu qui a laissé une plaie non cicatrisée.

Dans son état dépressif, l’écrivain a une image négative de lui : il dit tricher avec la réalité et se juge méchant, moqueur, vulgaire.... La jeune fille apparue magiquement, insiste, du haut de ses dix-huit ans, sur leurs distances, même dans leurs âges
« Trente-trois ans de différence, ce n’est qu’un souffle, non un gouffre !  » Ils échangent des mots, des approximations, des connivences ou des mensonges. Est-elle une admiratrice qui a réussi à pénétrer dans sa tanière secrète pour manifester sa curiosité à découvrir les écrits d’un écrivain connu ? Ou est-elle plutôt un fantasme de son amour perdu qui vient échanger des souvenirs, vrais ou inventés ?
Toute interprétation est laissée au spectateur qui ne se prive pas de cette liberté.

La pièce se termine sur un nouvel élan : l’écrivain saute sur sa page blanche et son destin d’auteur est à nouveau en marche...

Écrite et mise en scène par Luc Girerd, cette pièce est également interprétée par lui-même et il excelle dans le rôle de l’écrivain – tiens, donc !

Auteur de plusieurs romans et pièces à succès, il a fondé, à Grasse, « L’Aventure Théâtrale Compagnie ». Jean-Jacques Depecker lui donne la réplique avec l’accent méridional pour ajouter de la crédibilité à son personnage de vigile, et la débutante Céleste Pierron a en charge le rôle de la secrète visiteuse.
Une bonne pièce à suspens, intrigante à souhait à voir si ce n’est fait en 2017 à La Londe ou à Villeneuve Loubet !

Caroline Boudet-Lefort

Prochaines représentations :
À Lalonde (Var) le SAMEDI 11 FEVRIER À 20H30 : UN PARADIS POUR ECRIRE ET SURTOUT POUR LE RESTE Théâtre Les maures
Billetterie à l’Office de Tourisme, avenue A. Roux et sur place, avant le spectacle (dans la limite des places disponibles).
Adulte : 10 € / senior : 8 € (sur présentation carte CCAS)
Enfant : 4 € (de 4 à 12 ans) / Gratuité : enfants moins de 4 ans.
http://www.ot-lalondelesmaures.fr/s...

À Villeneuve-Loubet en Avril

Photo de Une : © anthéa

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