Comme nous avions eu le plaisir d’admirer Thomas Enhco dans des concerts de jazz, nous étions donc très attirés par cette affiche où la musique classique invitait le jazz.
Le prestigieux pianiste a eu une double formation, classique et jazz, et il en est arrivé à être reconnu et apprécié dans les deux registres. Après l’avoir entendu jouer du jazz, nous avons pu le découvrir tout aussi talentueux et époustouflant dans le répertoire de la musique classique. De plus, en 2016, la composition musicale s’est glissée pour lui comme une évidence et il a gratifié le public de son « Premier concerto pour piano et orchestre », une magnifique pièce qui laisse augurer de l’avenir d’un musicien dont le nom s’inscrira pour l’éternité dans le domaine de la musique classique.
Avant il était à son affaire dans deux célèbres pièces de Ravel, « Pavane pour une infante défunte » et le « Concerto pour piano et orchestre en sol majeur » dont le piano expose tout seul d’abord le thème avant d’être rejoint par l’orchestre de Cannes, plus fringant que jamais de nous offrir l’opportunité d’accompagner cet admirable artiste. Tandis que le piano domine les autres instruments, l’orchestre donne toute la subtilité sonore, le sens aigu du groupe de cette formation cannoise, une « famille » admirable à tous les pupitres.
Thomas Enhco a fait ses premiers pas en musique dès l’âge de trois ans en commençant par le violon, puis poursuivant par le piano à six ans. Avec son jeu délicat, inspiré, intense, il semble habité par la musique et fait corps avec son instrument. Visiblement, il l’a dans la peau.
Quelle joie ! Quel plaisir ! Quel enthousiasme ! Il n’y a pas de mots assez favorables pour dire toute l’admiration portée par le public pour le jeu exceptionnel de ce jeune artiste.
Il n’a pas trente ans, une gueule d’ange sur un corps encore adolescent, et un passé musical déjà très chargé pour avoir « accompagné » les plus grands du jazz ou du classique ? Ainsi explore-t-il tous les chemins possibles.
Il n’avait pas dix ans quand Didier Lockwood l’a invité à l’accompagner au piano au Festival de Jazz d’Antibes Juan-les-Pins.
Désirant rendre hommage à cet exceptionnel violoniste de jazz, son beau-père, mort soudainement cinq jours avant le concert à Cannes, il a interprété en rappel deux des compositions de ce grand violoniste de jazz. S’il le cite, c’est avec des larmes dans les yeux et dans la voix et il évoque tout ce qu’il lui doit pour l’avoir fréquemment accompagné dans de prestigieux concerts. Cependant les notes coulent limpides et précises...
Caroline Boudet-Lefort