Son directeur artistique, Jean Florès, a déjà concocté la saison 2018-2019 et l’a dévoilée en présence de Jérôme Viaud, Maire de Grasse, et d’Anne-Marie Dumont, pour représenter le département.
Cette nouvelle saison s’annonce formidable, on pourra y rire ou y pleurer selon le spectacle choisi : théâtre, danse, cirque, musique...
Jean Florès s’est associé deux jeunes artistes – femmes, comme il se doit en cette période ! - pour l’accompagner durant les trois prochaines saisons : la chorégraphe Marion Lévy et la circassienne Charlène Dray, qui amoureuse des chevaux présentera un spectacle « HIPPOLab#2 », avec son animal favori.
Après des représentations de commedia dell’arte dans le pays grassois au cours du mois d’août, la saison commence en musique avec la chanteuse africaine Rokia Traoré dont la voix envoûtante a bouleversé le festival d’Avignon. Puis, un concert exceptionnel de musique indienne avec des Ragas, mélodies traditionnelles de l’Inde du Nord. Ensuite se sont Dani et Emmanuelle Seigner qui raconteront, entre lecture et chansons, le livre de Dani « La nuit ne dure pas ». Enfin, Christophe viendra pour un émouvant tour de chant intime.
Au programme, de nombreux spectacles de cirque à voir en famille, pour réjouir petits et grands.
A commencer par la Cie belge EaEo qui présente « All the fun », une grande rasade de dérisions avec des artistes complètement déjantés. « A Simple Space » par la Cie australienne Gravity & Others Myths, où d’étourdissants numéros de cirque se succèdent (les deux spectacles seront à voir à la Roquette/Siagne).
Dans un réjouissant spectacle musical et burlesque, trois clowns musiciens ukulélistes s’en donnent à coeur joie dans « Le grand orchestre de poche ». Quant à Johann Le Guillerm, il prend la parole pour nous livrer avec humour son « cirque mental », « Le Pas grand-chose ».
Saluons le retour des clowns Russes du Theatr Licedei avec leur bouffonnerie slave « Lodka » ! Pas besoin de comprendre le russe pour éclater de rire devant les dégaines expressives et les trouvailles insolentes de la famille Semianyki ! Mêlant cirque et danse, la Cie Yoann Bourgeois présente « Minuit » où danseurs et acrobates se lancent ensemble dans de vertigineuses pièces courtes.
Justement la danse commence la saison avec du Flamenco où la danseuse espagnole Ana Morales nous éblouira en soliste dans un flamenco torride et sensuel.
La Cie brésilienne Deborah Colker propose un spectacle exceptionnel « Cào sem plumas » (Chiens sans plumes), une saisissante photographie de la misère au Brésil. Habituée du TDG, la Cie Système Castafiore explore à nouveau le domaine onirique pour nous ensorceler avec « Anthologie du cauchemar » qualifié de « ballet épouvantable » par ses créateurs Marcia Barcellos et Karl Biscuit. Sur une musique électro mêlée à des chants sacrés soufis, le célèbre Belgo-Marocain Sidi Larbi Cherkaoui a chorégraphié « Nomad » où huit interprètes sont jetés dans le désert pour atteindre le sommet de la danse. Dans un fascinant spectacle, la Cie japonaise Sankai Juku propose un exceptionnel florilège de ses 40 ans de danse inoubliable d’images sublimes et poétiques.
Enfin Claire Laureau et Nicolas Chaigneau interprètent avec humour la rencontre entre la Reine Margot et le Roi Henri dans une danse légère « Les déclinaisons de la Navarre ».
Côté théâtre, Lorànt Deutsch interprète une nouvelle pièce d’Antoine Rault, « Terminus », un hommage à Georges Feydeau.
Dans une mise en scène de Jérôme Goudour, « La Mouette », le chef d’oeuvre de Tchékhov dans une lecture réactualisée par Marguerite Duras en 1984 : l’action se passe dans un hôtel au bord d’un lac. Un seul en scène pour interpréter plus de 40 personnes, Philippe Car s’attaque à « La Fabuleuse histoire d’Edmond Rostand ».
Manipulées par trois interprètes sur scène, des marionnettes de différentes tailles campent tous les personnages de « La Vie devant soi », le roman de Romain Gary, où Rosa devient de plus en plus énorme pour la Cie Rodéo Théâtre. Toujours de Romain Gary, « La Nuit sera calme » dont Jacques Gamblin – notre chouchou ! – fait une lecture d’une interview donnée par l’auteur à un journaliste sous un nom d’emprunt. Tiré du roman de Bruce Machart et adapté et mis en scène par Emmanuel Meirieu, « Des hommes en devenir » est une époustouflante analyse de la condition humaine avec un quatuor de comédiens exceptionnels. Dans « Intra Muros », Alexis Michalik est un conteur hors pair pour faire surgir des histoires qui s’emboîtent les unes dans les autres en mêlant intime et romanesque.
Dans une mise en scène de Frédérique Lazarini, une modernisation totale de « L’avare » (de Molière) dont l’incommensurable radinerie est détournée grâce à de malicieux serviteurs.
Dans une pièce écrite pour elle, Nicole Croisille joue, avec Charles Templon, « Jeanne », où deux solitudes vont se rencontrer, entre rire et larmes. Encore Comédie de Boulevard, trois acteurs au sommet interprètent « Deux mensonges et une vérité », une comédie désopilante mise en scène par Jean-Luc Moreau. Dans « La Guerre des Rose » de Warren Adler, Helena Noguerra et Thierry Frémont s’affrontent au cours d’un divorce des plus cruels. « La main de Leïla » est en Algérie un Roméo et Juliette des temps modernes. Enfin, Yolande Moreau et Christian Olivier lisent et chantent Jacques Prévert, une charge libertaire !
Après son immense succès dans le monde entier, « Piaf ! Le spectacle » sera à Grasse pour une unique représentation, avec l’étonnante Anne Carrère dans le rôle de l’inoubliable chanteuse.
Ajoutons encore l’humour ! « Les Bonimenteurs » sont maîtres pour provoquer le rire du public avec de formidables improvisations. Pour s’amuser – et nous aussi - Guillaume Meurice s’imagine conseiller d’Emmanuel Macron. Un nouveau stand up de Blanche Gardin, au très incorrect humour piquant qui lui a valu le Molière de l’Humour 2018. Et enfin le retour d’Alban Ivanov pour un show irrévérencieux et déjanté.
Enfin le programme est complété par quelques projections d’Opéras (Aïda, Samson et Dalila, La Traviata,...)
Une année riche en spectacles !
Caroline Boudet-Lefort
