L’affiche de la 5ème édition de "Shake Nice" montre l’effigie de William Shakespeare levant son pouce derrière un célèbre slogan légèrement modifié : "Yes, Will Can". Aux six spectacles programmés du 23 mars au 13 avril s’associent conférences, ateliers, et découverte de l’auteur par des "autour de".
Depuis 2017, "Shake Nice" a été rejoint par un réseau de douze pays européens. Il vise à promouvoir les œuvres du dramaturge anglais, en favorisant les échanges, en développant de nouvelles formes de travail. De quoi conjurer l’effet Brexit…
- (Hamlet Requiem- Cyril Cotinaut) DR
Pour la première journée, une production 100% azuréenne avec une relecture rebelle et poétique des grands textes par les lycéens. Il suffisait de les prendre par les sentiments pour qu’ils s’éveillent à un auteur qui a toujours fait rire, pleurer, s’émerveiller et plonger dans l’horreur les publics depuis quatre siècles. Ce "Shakespeare Free Style" repose sur trois années de succès dont le grand secret est sa jeunesse éternelle.
L’âme humaine, la puissance des textes
Si les mises en scène d’Irina Brook sont les têtes d’affiches des six spectacles au programme, il faut aussi prêter l’attention particulière à d’autres metteurs en scène également plein de talent. Comme Renato Giuliani qui reprend Lear en faisant jouer sa fille dans Cordélia et le comédien mal entendant Karim El-Andari. C’est une adaptation originale et intimiste qui s’aventure sans retenue dans les profondeurs de l’âme humaine avec poésie. émouvant et surprenant. Cyril Cotinaut transforme Hamlet en un saisissant "Hamlet Requiem", replaçant la pièce dans son statut de mythe moderne. C’est l’une des œuvres de Shakespeare la plus jouée au monde. Le spectacle, interprété par deux hommes et deux femmes, tente de résoudre ce mystère qui tient sans doute à la question philosophique sur une éternité fantasmée, confrontée à ce que le théâtre a d’éphémère. À moins que ce ne soit le contraire...
Le Marchand de Venise de Jacques Vincey se trame dans un royaume consumériste, au milieu des rayons bariolés d’un supermarché, dans une esthétique croisant le Pop Art, la BD et les jeux vidéos.
Irina Brook va clore ce "Shake Nice" entre le 3 et le 13 avril avec deux mises en scène. D’abord elle livre une version décapée et épurée de Roméo et Juliette, rendant justice à la limpidité et la puissance du texte. Ensuite Dream, adaptation du Songe d’une Nuit d’été, ludique, interactive et spécialement concoctée par quatre jeunes acteurs irrésistibles.
Si Shakespeare est le plus grand, c’est aussi depuis toujours l’auteur le plus populaire et ce "Shake Nice" en fournit les preuves.