Dans les 37 spectacles de théâtre, danse, musique, humour, la marionnette obtient une place de choix : on lui consacre un festival d’une semaine. Elle s’adresse aux publics toutes générations confondues dans des spectacles à plusieurs niveaux de lecture où l’on voit, par exemple, une marionnette qui fond à mesure que se déroule la pièce dans un décor faisant appel à l’esprit des arts plastiques.
Pour ce qui est du théâtre le meilleur du génie humain est à l’affiche : Ubu, Godot, servis par des comédiens exceptionnels selon René Corbier, directeur artistique de la scène 55. Et aussi En Attendant Bojangles « qui déclenche un vrai plaisir de théâtre dès les premières minutes ».
Une programmation, cela se bâtit avec passion, détermination, quelques muscles… et des exercices d’équilibriste, car il faut savoir sauter sur une occasion unique comme ce fut le cas pour décrocher le spectacle de la compagnie américaine Ailey.
René Corbier avoue de nombreux « coups de coeurs ». Daniel Pommerat, magicien du conte, présentera son Petit Chaperon Rouge, un spectacle qui avait obtenu un Molière : « on ne peut pas se permettre de proposer des spectacles qui ne soient pas du plus haut niveau ». Allant chercher des compagnies qu’on n’attend pas parce qu’elles viennent d’Australie, ou celles qui ne mettent pas les pieds en France ou celles qui passent par hasard et par un effet imprévu.
On ne la connaissait pas, la pianiste Nino Gvetadze s’était fait acclamer à Cannes après avoir remplacé au pied levé Khatia Buniatishvili. Elle est réinvitée à Mougins avec l’orchestre de Cannes. Dans le Cyrano qui a été programmé, il ne faut pas s’attendre à trouver une star dans le rôle titre de la pièce de Rostand, comme dans celles où se sont illustrés des Weber et Depardieu. Pourtant ce Cyrano là fait « entendre le texte immédiatement ». Pas de divas non plus dans cette version de la Traviata, mais de grandes voix, et une version revisitée en production de poche que René Corbier annonce comme « magnifique ».
Cette année les stars sont les comédiens de la comédie française : Podalydès dans Ce que j’appelle l’oubli de Mauvinier, Danielle Legrand dans L’envers du Music Hall.
Renaud Capuçon pour la musique et pour lequel il a fallu tirer sur les cordons de la bourse. La scène 55 ouvre volontiers son plateau à la danse, et en particulier au chef d’oeuvre de Sidi Larbi Cherkaoui Play. La compagnie israélienne Emanuel Gat propose une relecture de Stravinski avec un titre abrégé : Sacre, une compagnie réputée, comme tout ce qui émerge de ce pays pour sa force d’expression. Salut Salon donne envie car ce spectacle musical humoristique est comparable dans le style au Quatuor au féminin. Le jazz a sa place en la personne de la bouleversante Youn Sun Nah, une personnalité inclassable une chanteuse à la musicalité exceptionnelle, adulée de ceux qui fréquentent le festival de Juan les Pins.
Annick Chevalier
Teaser programmation sce ?ne 55 saison 2018-2019 from Mougins on Vimeo.
Scène 55
(Scène 55, c’est 3 057 m2 dédiés à la culture avec un théâtre, une école de musique, des ateliers artistiques et un lieu dédié à la marionnette sur Mougins) .
Adresse : 55 chemin de Faissole
06250 Mougins
04 92 92 55 67