Suis-je moi ? une question qui nous interroge tous de par sa portée philosophique et qui a pour auteur, le Norvegien Henrik Ibsen.
Une sarabande endiablée du feu de Dieu
Peer Gynt est un drame poétique, le héros est un ambitieux qui refuse le monde rural qui l’a vu naître. Dès lors, il se cherche sa vie durant en parcourant le monde à la recherche de son identité profonde. Mais ni la richesse, ni la débauche n’apporteront de réponse au sens caché de son existence. Le monde est une absurdité avec cette cruelle constatation, vie et mort n’ont aucun sens. Alors, Peer Gynt préfère rêver la réalité. C’est un allumé qui brûle ses jours et ses nuits.
La directrice du TNN et metteur en scène Irina Brook fait le choix d’une mise en scène déjantée entre comédie musicale et one man show. Excellente chorégraphie, prouesse technique efficace, sarabande endiablée où le spectateur apprécie au passage l’héritage théâtral du génial humaniste universel, Peter Brook, auteur du célèbre Mahâbhârata.
C’est dire encore que dans ce Peer Gynt, le monde est "united colors". La gracieuse Solveig (Shantala Shivanlingappa) incarne la fille-mère rêvée pour Peer Gynt (Ingvar Sigurdsson) sauvage, animal mais aussi doux rêveur pour ses fans incarnés de manière interactive par les spectateurs enthousiastes dans la salle.
Un seul bémol à noter, le sous-titrage en français qui ralentit et perturbe un peu l’empathie pour l’excellente distribution sur scène.