OLEA, vers un théâtre méditerranéen
Olea, racine latine du mot « olivier » est le nom de cette association.
« Nous nous revendiquons d’un théâtre « Méditerranéen » . Grecs, Libanais ou Niçois, nous partageons des valeurs, des accents et une cuisine commune. L’olivier est le plus beau symbole qui soit » l’affirme Jérémy LEMAIRE.
Cette nouvelle troupe professionnelle s’est donc naturellement tournée vers un auteur italien pour leur première création : Bar de Spiro Scimone, un spectacle sur l’amitié entre deux losers dans un bar de Messine.
« Nos racines italiennes, l’amitié et le plaisir de la scène nous réunissent depuis l’enfance, voilà pourquoi nous avons choisi ce texte à mi-chemin entre Beckett et Pagnol. » l’explique Florent CHAUVET.
Un axe culturel Nice/Beyrouth
Du 15 au 19 Juillet , BAR sera présenté au public libanais dans le cadre d’un échange avec Beyrouth au profit de l’association AL Majal pour le développement social. OLEA a aussi vocation à inviter des productions méditerranéennes à venir se produire à Nice. En 2016, ils accompagneront un seul-en-scène libanais dans sa
tournée en France.
« Le Liban comme d’autre pays du bassin regorgent de talents. Nous souhaitons multiplier les échanges et mettre en place un pont entre les artistes du monde méditerranéen à NICE » souligne Clément VIEU.
En attendant, leur spectacle déjà présenté en Mai sur la Côte d’Azur, démarre une tournée qui passera par Avignon, Paris et Nice le 15 Octobre au Théâtre de la Cité dans le cadre de la semaine des Théâtres organisée par la Ville de NICE.
L’histoire
Nino est barman, Petru est consommateur. À eux deux ils refont le monde dans un petit bar. L’un rêve de bars à cocktail chics, l’autre voudrait faire fortune en jouant aux cartes mais ils ne peuvent pas aller bien loin. Deux losers blottis dans le bar où ils ont échoué.
La mise-en-scène
Jérémy Lemaire - Metteur en scène
De 1998 à 2003, Jérémy Lemaire participe à l’atelier théâtral de Sylvia Scantamburlo au théâtre Trimages à Nice. En 2003, il est à l’origine de la création de la compagnie de théâtre « les Cabotins » dans laquelle il est à la fois musicien, metteur en scène et comédien. Depuis 2008, date à laquelle il intègre la compagnie Miranda, il joue, entre autres, dans « Monsieur chasse ! » de G. Feydeau et divers spectacles jeune public.
En parallèle, il écrit et participe comme comédien professionnel à une action pédagogique et sociale sur le thème de la violence dans certains collèges des Alpes maritimes.
En 2013 il incarne Gepetto dans « Acting » la dernière pièce de Xavier Durringer mis-en scène par Florent Chauvet.
En 2014, il vient de terminer l’écriture de son premier spectacle jeune public « Le Dernier Dragon » et participera à la nouvelle création de la compagnie Miranda « Electre ».
La scénographie
Le dispositif de scénographie est assez rudimentaire et modulable à toutes les
situations de la pièce.
L’action se déroule au fin fond d’une impasse en Sicile, dans l’arrière salle d’un bar.
Deux volets persiennes délabrées en guise de comptoir et quelques caisses de bières en bois servant de chaises et de tables.
S’ajoute à ce décor un transistor et quelques accessoires poussiéreux chinés dans des brocantes en Italie.
Note d’intention de mise en scène
« Les clients boivent plus avec la musique américaine » Nino
SPIRO SCIMONE nous livre dans « BAR » sa vision de l’échec. L’échec de deux hommes et l’échec d’une partie de la société italienne. Il nous sert par des silences absurdes et des questions répétitives, le comique et la détresse de la vie de NINO ET PETRU. A l’image du « monte-plats » d’Harold Pinter ou « En attendant Godot » de Samuel Beckett, les deux personnages de BAR attendent.
Nous avons souhaité placer le contexte de la pièce dans l’Italie de la fin des années 70. Précisément entre Mars et Mai 1978 pendant l’enlèvement et de l’assassinat d’Aldo Moro par les Brigades Rouges. 55 jours de capture qui rythmèrent le quotidien du pays jusqu’à son dénouement tragique. La mort d’Aldo Moro, ancien président du Conseil est le point de départ d’une période charnière où l’Italie bascule dans ce que l’on a appelé « les années de plombs ».
« C’est la première fois que j’attrape plus de vingt mouches vivantes, la nuit. » Nino
NINO et PETRU sont guidés par la même volonté de changer le monde. D’éliminer ceux qui font tort à la société. Le désir de quitter la misère, la crasse et l’ennui. Le temps de la pièce est consacré à cet effort. Celui d’éliminer la cause de leur situation : Gianni, un petit truand dont ils sont tantôt les complices, tantôt les victimes.
« Ce n’est pas moi qui les ai prises ! C’est lui qui m’a mis l’argent dans la main » Petru
Au-delà de cet aspect subliminal de l’Italie des années de plombs, nous avons voulu
reconstituer l’essence et l’ambiance de cette Italie-là. Les costumes relativement serrés, des accessoires chinés dans des brocantes en Italie et une véritable recherche musicale autour de cette génération d’artistes italiens qui a tenté d’attraper le wagon du disco.
De ce mélange entre une esthétique forte et deux personnages bancals, nait l’envie d’une comédie sur l’amitié et les rapports humains.
