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Fin de cet événement Janvier 2019 - Date du 15 janvier 2019 au 19 janvier 2019

La vie trésorrifique du Grand Gargantua, par Félicien Chauveau d’après Rabelais

Le spectacle du Collectif « La Machine » narre les années d’apprentissage et les exploits guerriers de Gargantua dont les aventures comptent parmi les monuments de la littérature française, Rabelais y faisant un plaidoyer pour une culture humaniste contre les lourdeurs d’un enseignement figé et sorbonnard.

Géant truculent, le nom de ce personnage mythique reste associé à un appétit énorme et insatiable. Il est le symbole de la démesure, sans cesse tourmenté par une faim dévorante. Dans son adaptation, Félicien Chauveau est comme possédé par Gargantua qui lui offre un personnage à la mesure des excès que ce metteur en scène aime déployer sur scène. Il respecte l’écriture pleine de verve et souvent crue de Rabelais, mais n’hésite pas à en rajouter avec toutes les grossièretés possibles : rots, pets, morve... Il installe donc sans difficulté ce « monstre » que Guillaume Geoffroy interprète avec fougue, sans s’économiser.

D’emblée les costumes sont admirables et le décor est uniquement fait d’une invraisemblable et poétique roulotte qui sert à tout.

Chaque lieu où se déroule l’action est indiqué par un panneau suspendu. Dans la maison de Gargamelle, sa mère, la naissance de Gargantua est un moment étourdissant, montrant le nouveau-né déjà gigantesque. Grandgousier, son père, et Gargamelle fêtent le carnaval lors de sa naissance avec un repas « pantagruelique » (Rabelais avait écrit avant son livre sur Pantagruel, fils de Gargantua). Aucune limite n’est imposée à ce géant durant son enfance où il boit, mange et dort selon son bon plaisir. Comblé par son intelligence, on lui donne comme précepteur Holopherne, un théologien réputé, puis Ponocrates, un humaniste. Ensuite s’enchaînent des aventures comiques et extravagantes, passant de guerres en ripailles.
Entre jurons et obscénités, le spectacle tente d’exprimer en toute liberté la philosophie épicurienne et la verve populaire de Rabelais. Cette grosse farce dans laquelle tout est démesure ne laisse aucune prise à la réalité. Bouffonnerie, inventivité verbale, humour gras et grivois, donnent libre cours à toute fantaisie. S’enchaînent en raccourci les guerres qu’a faites Gargantua, puis les fêtes finales, avant de se retirer dans l’Abbaye de Thélème.

Sans profondeur, ni légèreté, cette ballade mémorielle au royaume de Gargantua ne manque pas d’audace.

Mais, si d’abord elle nous emballe, elle devient peu à peu un languissant, sinon maladroit, exercice de style où les personnages qui ne s’écoutent pas en bondissant sans cesse et en enchaînant les diverses situations. Peut-être est-ce une question de rythme qui parviendra à s’installer de représentation en représentation.
Bravo à Félicien Chauveau de présenter un spectacle aussi délirant, insouciant et inventif avec une indéniable fantaisie, pour tout public et accessible aux enfants.
Emilie Jobin propose avec talent un éventail d’épatantes compositions dans les rôles de Gargamelle, puis de Frère Jean et de Ponocrates. Ici, une femme peut camper un homme et vice-versa.
Bref, ce spectacle ne cesse de surprendre et il se termine en citant la fameuse phrase de Rabelais : « le rire est le propre de l’homme ! ».
Ne l’oublions pas et ne perdons pas cette occasion de rire !
Caroline Boudet-Lefort

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mardi 15 janvier 2019 | 20h30
mercredi 16 janvier 2019 | 21h00
jeudi 17 janvier 2019 | 20h30EN PLUS
vendredi 18 janvier 2019 | 21h00
samedi 19 janvier 2019 | 21h00

LA VIE TRESORRIFIQUE DU GRAND GARGANTUA
Adapté, mis en scène et interprété par Félicien Chauveau d’après Rabelais

Photo de Une : Le collectif La Machine poursuit inlassablement sa relecture inspirée des oeuvres-phares (Dracula en 2018, Don QuiXote en 2015. Avec Rabelais, c’est aux sources mêmes de la littérature française qu’il va puiser. (DR ANTHEA)

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