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La Famille Flöz et son Théâtre Delusio à Anthéa : un enchantement

Des comédiens masqués de telle sorte qu’ils semblent être de géantes marionnettes vivantes rendent hommage aux techniciens qui s’agitent dans l’ombre des coulisses d’une salle de spectacles de théâtre ou d’opéra. C’est donc l’arrière de la scène qui est au premier plan !

Ils sont trois.

Trois comédiens allemands formés au mime et à l’expression corporelle. Ils portent divers masques semblant être des têtes de marionnettes auxquelles ils associent des gestes impeccablement adaptés. Aussi faut-il imaginer le travail fait en amont demandant de parfaits ajustements. Ces trois comédiens nous entraînent dans les coulisses d’un théâtre où s’agitent les techniciens avant et pendant les représentations.
Ceux que les spectateurs ne voient jamais et qui s’activent derrière le décor afin de jouer leur rôle pour assurer la bonne marche du spectacle qui se déroule sur la scène.
Entre chamailleries et entraide, les trois différents régisseurs assument chacun ses responsabilités. Pourtant l’un ne fout rien, tandis l’autre se tape tout le boulot, c’est celui-ci qui, suite à des embrouilles, se fera enguirlander par le directeur, et tout s’enchaîne avec une telle expressivité de la part des comédiens que tout semble évident...

Pas un mot, mais les mots ne serviraient à rien, le public comprend parfaitement grâce à une impeccable mécanique des gestes, où tout est magistralement signifié avec un humour décapant, si bien que le public s’esclaffe sans cesse.

Chacun des trois comédiens interprète, toujours avec son look de marionnette, une multitude de personnages changeant de costumes et de gestes à une allure vertigineuse. Le travail sur le son et sur la lumière achève de donner vie à ces étranges silhouettes. Dans cette performance visuelle spectaculaire, le public assiste au passage des artistes, aux portes qui claquent, aux applaudissements et aux acclamations qui fusent. Il se régale de saynètes sans paroles, comiques et tendres sur la vie du théâtre. C’est le théâtre dans le théâtre !

Sur la scène, que les spectateurs ne verront jamais, se déroulent tragédie, comédie, opéra ou danse - on reconnaît la musique du « Lac des Cygnes », à chacun d’imaginer les pas de danse sur le plateau ! De temps en temps apparaissent des artistes en tenue de scène : crinolines, perruques, et tutti quanti. Les incidents concernant les inénarrables costumes augment de plus en plus ! Bien sûr, la cantatrice pourrait sortir d’un album de Tintin.

Cela va crescendo jusqu’au final où, sur le devant du plateau, les trois compères se transforment en orchestre, mais c’est avec un balai que le contrebassiste joue sa partition.

Ce dernier gag est assorti à tout le spectacle où, au passage, ils ont même imité une scène de film de cape et d’épée avec la musique adéquate. Rire assuré !

Si l’histoire peut sembler simple, la performance des trois « comédiens marionnettes » est époustouflante ! Le public reste baba devant cet univers singulier et applaudit à tout rompre !
Caroline Boudet-Lefort

Photo de Une : Le collectif berlinois Familie Flöz a acquis une renommée internationale avec des spectacles d’une incomparable poésie, union de la commedia dell’arte et de l’expressionisme allemand. (DR et courtesy Anthéa2018)

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