La belle Judith Chemla donne vie à Violaine, l’un des personnages les plus tragiques imaginé par Claudel. D’abord rejetée par son fiancé qui lui préfère sa propre sœur, c’est un baiser à un lépreux, bâtisseur de cathédrale, qui scelle son destin.
La mort rôde, mais Claudel ne nous laisse jamais orphelin dans un champ de ténèbres. Au plus noir de sa vie, la jeune femme découvre une foi qui la hisse au-delà de sa condition de simple mortelle et lui révèle la dimension sacrée de l’amour.
La voix d’ange de l’actrice ajoute au charme de la mise en scène signée Yves Beaunesne.Avec sensibilité, il a su donner à cette pièce opaque toute sa puissance.
Aimanté par la force des personnages, le spectateur s’embarque ainsi dans un opéra parlé, où résonnent angélus, chants d’oiseaux, sons de trompette et de pluie, comptines d’enfants...
Sur une musique aux sonorités médiévales imaginée par Camille Rocailleux, deux violoncellistes accompagnent ce spectacle poétique et émouvant.