La séance dont nous rendons compte dans ce lignes ayant eu lieu pendant le temps scolaire en présence de hordes d’enfants très en forme, on comprendra la difficulté que représente celle de tenir sage une salle comme celle là. Le spectacle s’étant avéré une réussite pour la bonne raison que tout le monde s’en est sorti vivant et ravi, les raisons de s’y rendre sont encore plus sérieuses !
L’entrée en scène sur un air de comédie musicale de deux comédiens presque jumeaux provoque dans le jeune public un silence subit qu’on n’espérait plus.
Chez eux le silence étant signe d’intérêt, et l’agitation d’ennui. Le sismographe, au final, aura penché en faveur du spectacle, et le comportement général est resté dans une moyenne plus qu’acceptable. A sept, huit ou dix ans on capte, on rit aux éclats, on applaudit… aux bons moments, la perruque de Louis XIV, le menuet de Lully, la grenouille, le boeuf, la brebis, le loup, le renard, même la très brève apparition du corbeau tenant en son bec un camembert Président. Tout moment d’ennui ou d’incompréhension se manifestant instantanément par des mouvements de panique générale, nous aurons évité le soulèvement.
Les quinze Fables, ces histoires dont les animaux sont les héros, sont servies par deux excellents comédiens (Olivier Benoît et Alexandre Jean), qui s’accordent avec drôlerie avec le naturel de la poésie et la plaisante fausse naïveté de l’auteur, la mise en scène coule de source et c’est bien le moins qu’on puisse faire pour un Jean de la Fontaine…