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Fin de cet événement Décembre 2016 - Date du 23 novembre 2016 au 15 décembre 2016

Candide à l’Anthéa : un voyage théâtral dans un monde fou fou fou !

On voit des drôles de « choses » au théâtre. Des « choses » qu’on n’avait pas forcément imaginées et c’est tant mieux ! En choisissant d’adapter et de mettre en scène « Candide » de Voltaire, Jacques Bellay s’attaque à une matière non théâtrale et prouve que le théâtre peut être un voyage sur tout le globe. De plus, voulant sortir de la présentation classique d’un « classique » de la littérature française, il l’a mis en scène de façon originale et malicieuse, tout en respectant le texte à la lettre.

Cela se présente comme une répétition de théâtre.

Jacques Bellay aime les comédiens. Il a voulu les montrer face au travail auquel ils sont confrontés avant le lever de rideau de la première représentation, alors qu’ils cherchent une intonation appropriée au texte ou la façon de bricoler les accessoires nécessaires, voire d’inventer la mise en place de situations inadaptées au théâtre, puisqu’il s’agit d’un roman.

Et les trouvailles astucieuses fusent ! Candide se lance dans une multitude d’aventures. Si bien que seuls l’humour et le bricolage pouvaient permettre d’y faire face. Le metteur en scène prend lui-même la place du conteur et lit le livre en respectant chaque épisode de la folle destinée de Candide illustrée par trois comédiens. Chacun d’eux interprète plusieurs personnages, tandis qu’une dessinatrice esquisse sur un immense panneau les décors et même les portraits de personnages secondaires. Bravo à Camille Ulrich pour son talent, sa rapidité et son imagination !

Malgré sa critique de l’optimisme, Voltaire refuse toute doctrine, toute forme de dogmatisme. Il déploie l’espace ouvert des voyages, des rencontres et des aventures avant de le resserrer dans le jardin de Candide (le fameux jardin qu’il faudra cultiver).

Le philosophe du siècle des Lumières, pour qui tous les hommes sont libres, a dénoncé les fanatismes religieux et se trouve ainsi en pleine actualité.

L’histoire est connue. C’est dans le château du baron de Thunder-ten-tronckh que vivait Candide, amoureux de Cunégonde et plein d’admiration pour son précepteur Pangloss, théoricien de l’optimisme. Ainsi « tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Mais, « chassé à coups de pieds dans le derrière », Candide s’en va de par le monde où il vit, où qu’il aille, des expériences surprenantes et même invraisemblables. Esprit libre et provocateur, Voltaire a écrit ce conte philosophique aux nombreuses péripéties comme un véritable récit initiatique. Mais, s’il reprend les formes du conte traditionnel, c’est pour les parodier en les pervertissant par l’exagération.

Cette même exagération est reprise par la mise en scène et le jeu des comédiens qui s’en donnent à coeur joie dans l’outrance de leur jeu d’un potache assumé et même revendiqué. Avec une étonnante économie de moyens (exemple des cageots de légumes représentent le fameux jardin de Candide) et un sens du détail ou de la stylisation, on oublie qu’ils ne sont que trois comédiens – excellents ! - Il suffit de quelques accessoires (foulard, cabas ...) pour suggérer le nouveau personnage, le lieu, le mode de vie qui change. C’est simple et juste ! Elise Clary, Jonathan Gensburger et Laurent Prévot sont soumis à un rythme effréné pour changer de costumes à toute allure. Ils s’ingénient en recherches pointues et singulières pour que le réel devienne irréel.
Comment font-ils pour être toujours aussi inventifs et créateurs dans leur intention de faire théâtre d’un récit ?

Les situations insensées et saugrenues nous surprennent sans cesse par les trouvailles abracadabrantes.

Le public rit aux éclats devant ces excès qui vont crescendo (la tempête est un top !). Les épisodes les plus fous s’enchaînent et rien ne les arrête dans ce foutraque humoristique.

Avec cette manière non théâtrale de faire du théâtre, le metteur en scène et les comédiens font de ce roman d’apprentissage - Candide doit traverser des épreuves - un lien vivant avec les spectateurs.

Représentations les 23, 26 et 27 novembre + 14 et 15 décembre 2016 à Anthéa
Salle Pierre Vaneck

IMMERSIF
Ce spectacle porte la mention « Immersif ». Il se conçoit, en d’autres termes, comme une proposition artistique mêlant spectacle vivant et arts numériques et porte l’ambition de créer la rencontre entre comédiens et créateurs d’images. Dans Candide de Jacques Bellay, c’est à travers la dessinatrice Camille Ulrich que cette démarche prend forme. Elle esquissera les décors et les portraits des personnages qui seront projetés en direct sur un fond blanc. Les spectacles immersifs s’inscrivent dans la continuité des rendez-vous IMMERSION créés il y a trois ans à anthéa.

Réservez http://www.anthea-antibes.fr/fr/spe...

Photo de UNE : © Camille Ulrich.

Artiste(s)

Jacques BELLAY

Metteur en scène Né à Alger, Jacques Bellay a vécu en Algérie jusqu’à l’âge de 22 ans avant de commencer des études de philosophie en France. Son envie de travailler dans le monde du théâtre étant de plus en plus présente, il décide de s’y consacrer entièrement très rapidement. Raymond Girard (…)

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