C’est un très amusant divertissement sans prétention quoiqu’il s’agisse des Dieux de l’Olympe, alors qu’ils ont perdu de leur importance ! Pour se déifier, les comédiens sont parés de magnifiques masques imaginés par François Guillaumet : une belle réussite, car l’ampleur de ces parures donne à ces Dieux une allure grandiose, tout en restant malgré tout d’une certaine modestie.
Il faut d’abord réveiller les statues, avant que tous les Dieux ne se présentent : Il y a Héra (erratique, bien sûr) que les Italiens appèlent Junon. « Mon mari n’est pas là aujourd’hui ! », prévient- elle. Puis Iris qui fait la liaison entre le ciel et la terre. Hermès qui est le Dieu du commerce (pour preuve : le fameux sac à main Hermès). Prométhée qui a créé l’homme à son image... Pour eux, l’Olympe étant devenu inhabitable, ils sollicitent l’aide des hommes « Notre Paradis est perdu et nous vous demandons l’hospitalité ».
Tous leurs malheurs à cause de Pandore qui n’a pas hésité à ouvrir le sinistre coffret délivrant toutes les misères humaines, heureusement qu’au fond de la fameuse boîte de Pandore il reste l’Espérance !
Inspiré très, très, librement par les « Métamorphoses » d’Ovide, Thierry Vincent s’en est donné à coeur joie pour se jouer des Dieux et nous en amuser, en racontant leur existence de façon très joyeuse, avec un texte où fourmillent des jeux de mots qui font pouffer de rire le public. Les comédiens déroulent diverses « Métamorphoses » d’Ovide tout en se limitant.
Ces glorieux dieux sont convoqués, mais dans une telle dérive que leur « gloire » s’écroule et ne reste que la vie d’un quotidien pas toujours réjouissant. Les comédiens ne redoutent aucun délire : Elise Clary, Elodie Tampon-Lajariette, Stéphane Comby et Thierry Vincent lui-même sont au mieux de leur forme et pour les accompagner dans leurs déambulations, une musique allègre est jouée sur scène par l’accordéon de Nadine Bentivolio et le mandoloncelle de Jean-Louis Ruf-Costanzo. Tous deux ajoutent de l’allégresse à ce spectacle burlesque et magique.
Entre onirisme et réalisme, ces « dieux » nous racontent avec une absurdité revigorante la métamorphose des grenouilles et le conflit de Phaéton avec son père le Soleil qui ne voulait pas le laisser conduire son char : « Crois-tu que je sois un enfant qu’on mène par la main ? » Il refuse la conduite accompagnée. Sa mère décrétera qu’il est « mort de noble audace ».
« Tombés du ciel » est considéré par Thierry Vincent comme une « comédie jardinière », car le spectacle est en général joué dans des espaces verts, bien souvent des jardins, ce qui permet qu’il soit aussi vu par les enfants auxquels ils s’adressent en partie. Pourtant la scène d’Anthéa leur va très bien.
Grands ou petits, tous rient joyeusement à ce spectacle très poétique, très ludique, très onirique... En bref, très sympathique !
Caroline Boudet-Lefort