Le Collectif 8 s’est lancé dans l’entreprise d’une adaptation, faite par Gaële Boghossian, de ce monumental roman d’Alexandre Dumas où fourmillent de multiples personnages qu’elle est parvenue à mettre en scène grâce à Paulo Correia.
Passionné par la vidéo dont il est devenu un virtuose, il va sans cesse plus loin dans son expérience de la technique : cette fois, aux somptueuses images qui servent de décor, il ajoute une animation holographique donnant une possibilité infinie de personnages.
Dans un échafaudage d’échelles qu’ils montent et descendent allègrement, seulement deux comédiens sont réellement sur scène, Paulo Correia et Damien Rémy, qui énoncent le texte à un rythme plutôt rapide vu la quantité d’événements à raconter, tandis que tous les autres personnages apparaissent en images 3D, donnant totalement l’illusion de leur présence sur scène en s’inscrivant en volume !
D’abord au fond de sa geôle, Dantès est initié par l’abbé Faria à se poser les bonnes questions concernant l’accusation fallacieuse dont il a été la victime. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Il s’agit de chercher « à qui profite le crime ». Pourquoi cette lettre anonyme de dénonciation ? Pourquoi aucun procès ? Qui avait intérêt à le faire disparaître ? L’abbé éveille son compagnon d’infortune à un raisonnement logique, avant de l’initier aux sciences et de lui révéler l’emplacement de ce trésor caché depuis longtemps.
Dès lors, Dantès n’a plus qu’une idée en tête, se venger des responsables de son incarcération : les ruiner, les humilier, les réduire à zéro...
Gaële Boghossian a souhaité remplir certains vides laissés dans son roman par Alexandre Dumas, des manques qui lui tenaient à coeur depuis sa première lecture de ce fabuleux roman devenu un classique de la littérature française. Avec les questions qu’il pose, Faria devient un véritable révélateur qui donne à Dantès un sens à sa vie, lui permet de comprendre ce qui se joue dans ses relations aux autres et de trouver la mise en place de sa vengeance avec les manipulations qu’elle entraîne.
La vidéo donne l’illusion d’un énorme décor mobile, sur lequel circulent des chiffres, des formules d’algèbre, des pages de journaux à scandales...
C’est parmi ces signes servant à toutes sortes de déductions et d’analyses que les personnages apparaissent tels des fantômes du passé ! Vraiment, cette adaptation, cette mise en scène et cette interprétation de cet énorme livre sont vraiment parfaites ! Chapeau au Collectif 8 !
Caroline Boudet-Lefort
Représentations à venir
mercredi 12 janvier 2022 à 21h00
vendredi 14 janvier 2022 à 21h00
samedi 15 janvier 2022 à 21h00
dimanche 16 janvier 2022 à 17h00
mercredi 19 janvier 2022 à 21h00
jeudi 20 janvier 2022 à 20h30en plus
vendredi 21 janvier 2022 à 21h00
samedi 22 janvier 2022 à 21h00
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