Avec une intensité troublante et une puissance admirable, cette femme pieuse va revenir, avec soin, sur les années qui ont précédé la découverte faite sur son fils, son amour. Elle énumère tout le cheminement des signaux d’alerte qui se sont ajoutés les uns aux autres.
Les croyances et les valeurs, forgées par cette femme tout au long de sa vie, sont désormais réduites, annulées, avec un sentiment de trahison et une soudaine interrogation sur son inconditionnel amour maternel.
Clémentine Célarié offre au public une magnifique performance, étonnante, bouleversante.
Elle est poignante dans ce monologue sur cette femme blessée dans ses certitudes au point que sa vie s’effondre et qu’elle ne reconnaît plus le souvenir de son fils, même quand elle dit : « Il demandait pardon à moi, à Dieu, mais jamais à ceux qu’il avait détruits. »
D’ailleurs, elle ajoute : « Il répétait sans cesse qu’il n’avait rien fait de mal ! », mais la dépravation de son fils qu’elle a toujours adulé la laisse KO.
Dans cet époustouflant « seule en scène », la comédienne met magnifiquement en lumière le texte de David Lelait-Helo et entraîne chaque spectateur à partager son immense douleur.
Avec une intensité à son maximum, elle passe aisément d’un état émotionnel à l’autre, changeant de registre dans ses paroles qui semblent parfois adressées à une ombre (en fait la sienne) projetée sur le mur.
Le public attentif, bouleversé, est subjugué par l’interprétation impressionnante de Clémentine Célarié, qui émeut de bout en bout, jusqu’à ce que seul son visage soit éclairé par une simple bougie qu’elle tient dans sa main.
Caroline Boudet-Lefort