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À voir ce soir à Anthéa : "Le sourire de Darwin" avec Isabella Rossellini

Dans une mise en scène de Muriel Mayette-Holtz, Isabella Rossellini propose un spectacle insolite, ou du moins indéfinissable, à la fois théâtre et démonstration d’éthologie, puisqu’elle est passionnée par les animaux.

Lumineuse, elle offre ainsi ses idées basées sur les théories de Darwin qu’elle explique en les illustrant de ses propres gestes passant d’une interprétation amusante et perspicace de l’escargot à celle de la poule, du chien ou de la phalène.
Elle démontre ainsi la sélection naturelle et prouve que les animaux ont des sentiments, tout comme les humains, et non seulement des instincts, comme on le lui avait dit.
On ne peut qu’admirer l’incroyable imaginaire de l’artiste qui, après des années de travail en tant que comédienne, est retournée en Fac entreprendre des études sur les comportements des animaux. Se souriraient-ils entre eux ? interroge-t-elle entre autres.
Elle décrypte les signaux universels que nous échangeons depuis notre enfance. Ainsi, pour l’humain, le sourire est naturel, il ne s’enseigne pas. Et son visage rond, lui, reste sans cesse illuminé d’un immense sourire.
Elle glisse un rapide hommage à sa mère, la grande star Ingrid Bergman, sur le tournage de « Casablanca », puis à son père le cinéaste de grand renom Roberto Rossellini.

Le spectacle est à la fois leçon sur l’évolution de l’homme et du monde animal et sur le jeu de l’acteur

Comment l’un interfère dans l’autre en comprenant le fonctionnement mystérieux des animaux et leurs émotions.
Elle réunit ainsi ses deux passions : être comédienne, avec les expressions adéquates à l’interprétation, et les animaux, tous les animaux sans exception, du moustique ou du crabe à l’éléphant.
Pourquoi certains gestes sont compris universellement et d’autres non ?
Le comédien est tenu à accentuer tous les gestes et toutes les expressions du visage et du corps. Elle sollicite le public.
Elle prouve que les intonations donnent tout leur sens aux mots, en faisant une démonstration tout en s’agitant sur tout l’espace scénique et devient papillon avec d’immenses ailes, ou singe ensuite, puis un barbu en costume d’homme… Cependant, elle reste toujours spontanée, authentique.

La pièce est courte, mais sa richesse, sa précision et sa densité lui donne tant d’épaisseur que le spectacle est intense et suffisant ainsi pour que le public reste totalement passionné. Tout ce qu’il faut y est dit avec humour et, cependant, pédagogie.

Caroline Boudet-Lefort

Dernière représentation ce soir !

vendredi 8 novembre 2024 à 21h : réservation sur le site d’Anthéa

Photo de Une (détail) ©ANTHEA

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