Alfredo Arias dessine avec cette pièce musicale un carnet de retour vers son passé, en Argentine, nourri à la source de la littérature, de la chanson et de la poésie. Car c’est en lisant les Mémoires de Miguel de Molina, chanteur homosexuel espagnol qui a fui la dictature franquiste pour l’Argentine, qu’il ressentit l’urgence de faire connaître sa vie rocambolesque et tortueuse...
Le résultat c’est Tatouage, petit bijou cocasse et spirituel autour de la rencontre entre Miguel de Molina et Eva Peron, femme du dictateur argentin qui lui donna refuge. De cette réalité, Alfredo Arias brode des images singulières, invente des dialogues vifs et suggestifs émaillés de chansons, ponctués de numéros de music-hall. Mieux que personne il se transforme en narrateur candide et roué, espiègle et inquiet pour évoquer la complicité entre Eva Peron et cet artiste surnommé « la folle rouge ». Tout l’art d’Arias est de faire cohabiter dans l’allégresse, poésie, folie, caractères loufoques et situations absurdes ; bref, des artifices esthétiques d’une extravagante théâtralité pour dire les coeurs damnés.
"Alfredo Arias est parvenu au sommet de son art : clown blanc et auguste, masculin et féminin, drôle et tragique, phénomène Monsieur Loyal..." Télérama