Ils sévissent à Paris au Théâtre du Bout où ils se sont rencontrés dans la classe d’improvisation d’Emilie Pfeffer, à l’école du One Man Show. Les colocataires : Jérémy Charbonnel, Delphine Grand, Bérengère Krief, Antonio Soares, Julie Vanhonnacker, Yoann Chabaud. Six amis dans la vie, six partenaires à la scène, ils se connaissent par cœur, alors les vannes fusent, ils aiment se lancer des défis, se mettre dans des situations difficiles à gérer et nous public, on s’en amuse ! Le principe est simple : une scène improvisée au sein de la colocation, on vit avec eux. Eux ce sont nos amis, nos proches, nos anciens camarades de fac… Eux ? C’est nous.
« Mélangez dans un appartement un latin-looser,
La première poupée Barbie parlante... Enfin trop d’ailleurs,
Le plus grand mais aussi le seul fan gay de Lara Fabian,
Une super Nanny à tendance SM (Super Maniac),
Le petit fils caché de Cloclo qui a hérité de ses... Cheveux,
Et une fille qui roule en Harley Davidson. »
Non sans une pointe de folie, d’humour et de loufoque, on obtient un spectacle chaleureux, auquel le spectateur participe pleinement ! Et pour finir en beauté le clip vidéo, ou nos six protagonistes revisitent les plus ringards des tubes des années 90/2000, de quoi ravir les créateurs de chorégraphie approximatives et les nostalgiques de Boris, Alliage et autre Alan Théo. Mode d’emploi des Colocataires, spectacle d’impro cabaret, par leur metteur en scène (également comédien) Yoann Chabaud.
"Avant « l’appartement du bonheur », il y avait six copains, tous fans d’improvisation. Un exercice pourtant pas évident…
Yoann Chabaud : Déjà, jouer avec ses amis est un vrai challenge, on se teste, on se provoque… Ce qui est porteur dans l’improvisation c’est la spontanéité. C’est essentiel pour un comédien, on se met en danger en permanence. C’est plus facile de travailler avec des gens que l’on connait bien, ce sont nos vraies personnalités, ce que nous sommes dans la vie mais, en exagéré quand même !
Vous avez déjà partagé une colloc tous les six ?
Y.C : Et bien en ce moment oui ! Justement dans un appartement à Nice. Nous sommes là pour deux week-ends, on profite aussi, on revit des scènes créées en impro. (rires)
Est-ce de l’improvisation totale ou vous montez sur les planches avec quelques éléments ?
Y.C : Non au tout début du spectacle, on pose des questions, le public choisit plusieurs élément : un thème, un légume, une couleur, un objet, un locataire… Il y a ensuite deux catégories d’impro, deux épisodes puisque j’ai voulu que notre pièce rappelle les séries TV comme Friends, How I met your mother… On fait tourner les rôles, chacun devient maître de jeu, on s’impose des contraintes : jouer au ralenti, en rimant (ce que je ne maîtrise absolument pas et qui fait beaucoup rire mes copains de scène). Le public choisit également la suite de l’épisode, on peut échanger nos personnages.
Finalement on sait comment ça commence mais pas comment ça finit !
Y.C : Ca peut être stressant mais ça nous amuse, on adore jouer, on s’entend vraiment très très bien. On peut avoir des rapports professionnels, discuter sérieusement de ce qui doit être amélioré, retravaillé, mais on se confie tout et on réserve les délires pour la scène. Notre public est jeune, du moins de notre génération, on ne sait pas quelle direction on va prendre, on veut assurer à chaque fois. L’impro n’est pas si improvisée que ça ! Il y a des codes, il faut s’écouter, assumer quoiqu’il arrive. Ça s’apprend.
On conclut la pièce en beauté, avec le clip vidéo, tout un concept que je vous laisse le soin d’expliquer
Y.C : Dans notre classe d’impro on travaillait justement sur le rythme avec des exo en musique, cadencés, etc… Ici on a voulu reprendre le principe des télé-réalités, chacun choisit sa chanson, les autres comédiens ne sont pas au courant, le public choisit un thème, on défend notre morceau comme on peut et le meilleur gagne ! On finit sur une chorégraphie improvisée, ce qui donne parfois naissance à de belles créations comme « La Haine du Poney » suggéré par nos spectateurs, sur du Lara Fabian. Grand moment !
Et pour la suite, quels sont vos projets après le Théâtre des Oiseaux ?
Y.C : Remonter à Paris, au Bout car la salle est bien remplie à l’avance, c’est un projet qui fonctionne, deux fois par semaine (vendredi/samedi), deux week-end par mois jusque fin janvier, on espère une grande salle à partir de février avec plus de programmation. Et puis chacun a ses projets solo, scène pour certains, Bérengère son one-woman, la comédie musicale pour moi… Mais on essaiera de revenir à Nice ! "
Propos recueillis par Aurélie Mignone