Eric Vu-An a choisi ces trois chorégraphies en suivant son admiration personnelle pour les chorégraphes américains, source de renouveau pour ses danseurs. Cet étonnant voyage américain trouvera sa « vitesse de croisière » avec « The Envelope » de David Parsons, dévoilant des personnages qui pourraient « vivre aussi bien sur Mars que sur notre planète » : six danseurs dotés d’une technique parfaitement maîtrisée, qui vous promettent un ballet « tout à fait contemporain », aux pieds nus ! Dans cette même première partie de soirée, « l’Allegro Brillante » fera ensuite honneur à George Balanchine, un des plus grands chorégraphes américains du XXème siècle, qui a monté cette pièce sur une musique de Tchaïkovski. Du contemporain de Parsons, nous passerons ainsi au classique d’un grand ballet, sorte de divertissement qui n’a raison
d’être que « pour la jubilation à la fois du public et des danseurs ».
L’acte de faire avec excellence
Pour Eric Vu-An l’événement de la soirée, c’est la représentation de la deuxième partie de soirée des « Pas de Dieux » pour la première fois à Nice. À plus forte raison pour lui c’est un événement personnel, puisque la production du Ballet se fera comme nous l’avons vu devant Claude Bessy, celle qui l’a « emmené à être le danseur et l’être humain d’aujourd’hui ».
Il y aura donc presque un rapport familial, d’amour dans cette représentation encore jamais exportée en dehors de l’Opéra de Paris. Eric Vu-An précise que c’était « une pièce laissée dans les tiroirs dont j’ai souhaité profi ter avec les danseurs. « Pas de Dieux » a en outre cela d’exceptionnel que c’est le seul ballet que Gene Kelly ait jamais chorégraphié. Il bénéfi ciera également à cette occasion de la participation de l’Orchestre Philharmonique de Nice et du talent de son Directeur Philippe Auguin. Dans son ensemble, « Pas de Dieux » offre une pochade d’un monde des Dieux qui descendent parmi les mourants, où le public devient acteur d’une histoire d’amour trépidante, dynamique et souvent humoristique. Notons que l’ensemble des décors et costumes a été produit dans les ateliers niçois, d’après les originaux d’André François. Un travail monumental qui ne laissera pas indifférents les critiques les plus avisés et les amateurs !
18, 26…et après ?
À peine deux ans après sa nomination à la Direction Artistique du Nice Ballet Méditerranée, Eric Vu-An a souhaité l’augmentation du nombre de ses danseurs de 18 à 26. Aujourd’hui, il leur offre des styles différents à travailler, leur permettant de faire évoluer leur personnalité, une « excellente technique » tout autant que l’élégance. De quoi préparer d’ores et déjà la programmation estivale : après les chorégraphes américains le choix se tournera vers « Oceana et viva Verdi », chorégraphie Lucinda Childs en Juillet prochain…
Le génie d’un Directeur, la sensibilité d’un ballet en reconstruction, la
danse vit et rayonne à Nice !
Logo : Sophie Benoit, soliste du Ballet Nice Méditerranée, répète son rôle d’Aphrodite pour le ballet Pas de Dieux avec Madame Claude Bessy, qui la elle-même dansée en 1960 à l’Opéra de Paris.