Mot d’ordre de la nouvelle pièce d’Edouard Baer : on s’en tirera toujours… à la française !
Malgré la crise, malgré notre perte de crédibilité au niveau international, notre endettement abyssal, nous avons toujours… notre façon d’être !
Surtout ne jamais perdre de vue, quoiqu’il arrive, ce qui fait notre identité : humour, râleries, pirouettes.
Comment embobiner les décideurs économiques du G20 avec du vent ? Rien n’a été préparé, c’est l’improvisation totale quelques heures avant le « moment M » et pourtant Edouard Baer et son équipe vont tenter de convaincre que la galvaudée exception française existe toujours !
Du bluff, du bluff et encore du bluff, voilà qui représente bien notre situation actuelle, vue avec dérision par Edouard Baer. Malgré la quasi omniprésence de ce dernier sur scène, les autres acteurs révèlent aussi leur talent chacun leur tour, en proposant des idées de sketches pour le grand jour où ils devrons présenter un spectacle mettant en valeur la France devant un parterre de pointures économiques du monde entier.
Le stagiaire pistonné joué brillamment par Vincent Lacoste (« Les Beaux Gosses », « Camille redouble », « Astérix et Obélix : au service de sa majesté ») est criant de vérité. Atmen Kelif (ex-Deschiens) est particulièrement drôle lorsqu’il tente une performance de pizzaïolo tordante. Le machiniste Christophe Meynet en « french lover » à ses heures perdues, Guilaine Londez en femme de ménage hystérique… Tout cela pour plaire au représentant du Ministère des affaires étrangères, joué par Lionel Abelanski, qui rôde pendant les répétitions.
Chaque comédien met une petite partie de sa vie personnelle dans la pièce pour mieux représenter la France, sans même parler d’Edouard Baer, inégalable en comédien qui joue son propre rôle.
Dernier personnage et non des moindres : Papinou (doudou cochon d’Edouard Baer), ou un retour au comique de marionnettes, qui fonctionne toujours…
Bref, un grand moment de détente et d’autodérision, qui fait exploser de rire. Des choses simples, comme Edouard Baer, dans une « robe qui grossit » (vraiment beaucoup), peut mener le public à la transe. Voilà le génie d’un humour qui n’a rien de prétentieux et qui nous donne un petit coup de frais (et de fouet) !
