D’après Santiago Carlos Ovés • Adaptation Jordi Galceran • Traduction Dyssia Loubatière • Espace et mise en scène • Didier Bezace, Laurent Caillon & Dyssia Loubatière • Avec Didier Bezace, Isabelle Sadoyan, Marcel Goguey [distribution en cours] • Lumière David Pasquier • Costumes Cidalia Da Costa assistée de Anne Yarmola • Maquillages et coiffures Cécile Kretschmar • Production Théâtre de la Commune - CDN Aubervilliers
L’HISTOIRE
>>> Jaime et sa mère vivent dans deux mondes différents, étrangers l’un à l’autre : elle se débrouille toute seule dans un appartement prêté par son fils, lui mène une vie confortable avec femme et enfants dans une belle villa. Jusqu’au jour où Jaime est licencié... C’est l’état d’une société que l’auteur interroge ici à travers six conversations entre une mère âgée et son fils.
CE QU’ILS EN DISENT
>>> S’il y a un lien profond qui unit Maman bohême l’Italienne des années 70 - créée au Théâtre de la Commune en 2006 et interprétée par Ariane Ascaride, et Mamá l’Argentine du début du 3e millénaire, c’est bien leur fils. Le premier nourri au petit lait du militantisme communiste en Italie découvrit l’engagement débridé de l’extrême gauche durant les “années de plomb”, l’émancipation des âmes et des corps, le danger et la violence. Le second, à peu près à la même époque, flirta sans doute avec l’agitation étudiante des universités de Buenos Aires ou Córdoba, se souvenant de Guevara, de la fierté bolivarienne, des révolutionnaires d’Amérique du Sud et du Chili de Allende. De ce temps, tous deux sont revenus à la raison, celle qui à coups de comptes d’entreprises, d’indices boursiers, de ruptures libérales et sur fond de renoncement aux grandes aspirations du progrès, prive les hommes et les femmes du désir de transformer le monde. La déraison de leur mère, qu’un temps on nomma folie, est le riant témoignage de cet espoir enfoui. > Didier Bezace
CE QU’ILS EN PENSENT
>>> Une tendre euphorie. Tel est le sentiment que l’on éprouve à l’issue de cette “conversation” d’autant plus drôle qu’elle a lieu au bord du gouffre. Elle, la mère, a les traits de la comédienne Isabelle Sadoyan. Lumineuse, malicieuse, profonde et légère, elle répand une lueur magnifique, idéalement accordée à son personnage. Celui d’une femme âgée que l’approche de la fin libère comme un ballon d’enfant. Lui, le fils, est interprété par Didier Bezace, bougon, coincé, inquiet, puis conquis par l’amour sans condition de cette femme qui le rend à lui-même. Ce dialogue d’une rouerie savoureuse nous tient en haleine aussi bien que la mama sous son charme. On ne résiste pas. A quoi bon résister d’ailleurs ? Et c’est ainsi que l’on quitte le spectacle remplis d’une tendre euphorie, gardant en souvenir, l’image d’une robe fleurie dans une époque sombre.
> Laurence Liban, L’Express
Une mise en scène intelligente, délicate et pudique. Une rencontre lumineuse. > Télérama
Tour à tour drôle et émouvant, un beau numéro d’acteurs. > L’Humanité