Il achète à 18 ans son premier appareil photo, mais fait vite le constat que ses photos étaient « un gâchis », et commence à se documenter sérieusement. Il achète des livres, un nouvel appareil, un reflex, et se forme intensément.
Son métier d’imprimeur et la conduite des machines offset lui apprend à regarder les images, à les détailler et les corriger pour en obtenir le meilleur rendu. Son œil se forme, les premières photos dont il est satisfait sont en noir et blanc, des photos assez sombres de personnes seules, isolées du monde : « Initialement fasciné par la photographie de rue, je cherchais à capturer l’essence des thèmes : « Silence et Solitude ». Son métier très prenant et sa famille lui laissent peu de loisirs pour s’adonner pleinement à sa passion, mais il sent qu’il progresse.
Un premier voyage va être determinant

Ce voyage a été bien plus qu’une simple
expérience photographique
pour Xavier Lamour © Xavier Lamour
À l’époque du Covid, en 2021, très peu de destinations étant possibles, il décide d’aller en Afrique du sud avec sa femme et son fils dans l’intention de photographier des animaux. « Coup de chance ! En tant que l’un des rares Européens présents sur le continent africain pendant cette période sans précédent, j’ai été témoin de moments privilégiés pour capturer la vie sauvage. »
Accompagné d’un guide, il circule en 4 x4 dans la réserve et photographie des lions, des éléphants, des zèbres : « Là, j’étais vraiment en contact avec les animaux, une intimité impossible en d’autres périodes. Ce voyage a été bien plus qu’une simple expérience photographique. J’ai été profondément touché par la beauté brute et la vulnérabilité des animaux sauvages ». La vision d’une éléphante avec ses éléphanteaux va particulièrement le toucher. La majesté de cette présence imposante, l’intelligence et la sagesse de son comportement vont l’émouvoir.
Ses photos se chargent dès lors d’une grande sensiblité et font naître sa passion pour la photographie animalière
À son retour à Nice, en tirant les photos et en les retravaillant, il sent qu’il tient quelque chose : « j’avais l’impression que je me réalisais pleinement ».
Direction la Tanzanie

Pour son deuxième voyage, il désire photographier des félins et se rend en Tanzanie, un pays de grands lacs où se trouvent les plus grandes réserves de lions, de guépards, de léopards, etc.
Des aires protégées où les populations d’animaux sauvages, après avoir été décimées par le braconnage, elles sont toujours en déclin à part les rhinocéros sont en légère augmentation.
La photo d’un lion décoiffé, assez âgé, dont il saisit l’animalité mêlée d’expression humaine est émouvante. Celle des discrets léopards cachés dans les arbres ou les belles photos d’un singe tenant un bâton de sagesse et de la migration de gnous sont impressionnantes.
Au retour, après avoir mis au point ses photos et réalisé de grands tirages, il décide pour la première fois de les montrer à la galerie des Dominicains, en face de l’opéra de Nice.
L’exposition a du succès : « j’ai vu que ça plaisait et j’ai compris qu’il se passait quelque chose. J’ai senti que mes photos touchaient les gens par leur sincérité et que l’émotion qui s’en dégageait suscitait l’empathie. ».
Les gorilles en Ouganda

Pour son troisième voyage, il se rend en Ouganda qui compte soixante zones protégées, dont dix parcs nationaux. Là, ce sont les gorilles et les singes qui l’attirent. Il promène son appareil photo au plus près des singes et des gorilles entouré de deux gardiens armés en cas d’attaque : « je me suis rapproché très près d’un gorille qui s’est énervé, il faut du courage pour affronter leur regard. Les gorilles sont nos parents les plus proches, nous partageons plus de 98% de notre ADN. Leur comportement social et leurs expressions sont fascinantes ».
L’exposition actuelle dans les salles du CCF montre plus d’une trentaine de photos
Par leur esthétique aux forts contrastes : « il faut que le blanc et le noir soient profonds », ces images nous troublent et nous font prendre conscience de notre responsabilité envers la merveilleuse diversité de cette nature sauvage (qui sont les sauvages ?), peuplée d’animaux élégants aux regards mystérieux et aux pelages fauves, tachés ou rayés.
Exposition jusqu’au 31 mars 2025.
au CCF, 1 rue Gubernatis (ouverte aux jours et heures de bureau).
Des tirages limités sont en vente.