Tête de réseau de la politique départementale de développement de la lecture publique, la Bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône est tout à la fois centre de ressources multimédia pour les bibliothèques des petites villes du département, conseil pour la construction et l’aménagement des bibliothèques, centre de formation pour les professionnels du livre et les médiateurs culturels.
Rencontres littéraires, conférences, expositions, concerts et ateliers sont régulièrement au programme de la Bibliothèque départementale aux ABD Gaston-Defferre.
C’est dans ce cadre que la Bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône, en collaboration avec l’Agence VU’, présente, au public marseillais et, plus largement, du département l’exposition photographique de Narelle Autio The Summer of Us, le long des côtes australiennes. Cette exposition met en avant l’univers pictural spécifique à l’artiste et l’univers côtier propre aux Australiens, loin des clichés connus ou imaginés.
Par une approche photographique subtile, Narelle Autio explore le lien puissant qui existe entre les Australiens et l’océan.
Cette étude sur les « loisirs ordinaires » le long des côtes a débuté il y a plus d’une quinzaine d’années et prend aujourd’hui le statut d’une véritable recherche sociologique. L’ensemble des séries de Narelle Autio porte sur la manière dont les Australiens vivent. Elles sont aussi le reflet d’une histoire personnelle : sa fascination pour la plage, le caractère imprévisible de l’océan et le changement perpétuel du paysage côtier.
Avec la série Watercolours , Narelle Autio offre aux visiteurs des scènes de plage d’une grande intensité, dans The Place in Between, elle les immerge dans les profondeurs de l’eau, et avec The Summer of Us, une collection d’objets glanés sur la plage, elle leur ouvre les portes d’un véritable cabinet de curiosités, miroir d’un mode de vie.
"J’ai toujours collecté toutes sortes d’objets, des objets que j’admire, qui me fascinent ou qui me font sourire. Leur contact me ramène à l’endroit et à l’instant précis où je les ai trouvés".
"Quand je ne récolte pas des objets, je récolte des images. Elles m’aident à me souvenir de ce qui est important pour moi.
The Summer of Us a commencé début 2007, quand j’ai déménagé avec ma famille dans une maison en bord de mer à Adélaïde. J’étais désormais mère de deux petits garçons, et une partie de moi regrettait mon indépendance d’avant. À cette période, les promenades le long des côtes me réconfortaient. Mes fils étaient toujours avec moi et nos balades sur la plage devinrent vite des moments de découverte. Le regard et l’esprit vif, ils étaient captivés par tout ce qu’ils voyaient.
Les déchets abandonnés sont peu à peu devenus nos trésors. Étranges objets dispersés par la mer, perdus ou oubliés : une tong bien-aimée, un gant incrusté d’algues, une vieille montre... Quelle était l’origine de ces objets ? Comment avaient-ils pu échouer sur notre plage ? Quels récits pourraient-ils nous raconter ?
J’ai tout d’abord été fascinée par la complexité des détails qu’apportait, à chaque image, la chambre photographique grand format ( 11.43 cm ), puis les photographies ont pris tout leur sens une fois rassemblées, mises les unes à côté des autres comme une collection.
C’est le lien que les images ont entre elles qui m’intéresse : les similitudes étranges des formes, les interactions curieuses qui s’opèrent lorsque certaines sont regroupées, et la familiarité qui existe entre les objets manufacturés et les créatures marines échouées.
Ce travail entend démontrer l’impact de nos comportements sur l’environnement, mais c’est aussi un témoignage du temps qui passe, les souvenirs que l’on accumule. Une trace de ce que les gens abandonnent et de ce que la mer rejette ; une évocation mélancolique du temps passé et révolu".
Narelle Autio
Narelle Autio est née en 1969 dans la banlieue balnéaire d’Adélaïde, ville du Sud de
l’Australie. Après des études dans une école d’Art pour devenir peintre et un diplôme en arts visuels, elle commence une carrière de photographe pour différents journaux australiens de 1990 à 1995. Elle réside en Grande-Bretagne les trois années suivantes et y travaille pour la presse anglaise.
En 1998, elle revient en Australie et s’installe à Sydney, tout d’abord en tant que
photojournaliste pour le Sydney Morning Herald, puis elle fonde avec d’autres photographes Oculi, collectif de photographes indépendants.
Parallèlement à ces années de travail en tant que photojournaliste, elle mène une recherche photographique au long cours sur sa passion et celle de tant d’autres Australiens : l’océan.
Narelle Autio possède une liste impressionnante de bourses et prix. Elle remporte en 2000 le prix Walkley pour l’excellence en journalisme. En 2001, elle fait partie des 50 artistes australiens les plus collectionnés et remporte le World Press Photo Awards. En 2002, elle est la première photographe australienne à obtenir le prestigieux prix Leica Oskar Barnack avec sa série The Seventh Wave, série réalisée en collaboration avec le photographe Trent Parke, son conjoint. Elle participe à de nombreuses expositions nationales et internationales. Son travail enrichit certaines collections publiques (collections du AGNSW- Sydney, Parliament Collection, Artbank, GNV, Samstag Museum of Art, Australian National Maritime Museum) ainsi que de nombreuses collections privées et d’entreprises.House
Narelle Autio est représentée en France par l’Agence VU’ et par la galerie Stills à Sydney.